Le 16 juin 1875, Pie IX consacre l’univers chrétien au Sacré-Coeur.
A Montmartre la première pierre de la basilique est posée.
L’Année suivante le " Bulletin du Voeu national ", mensuel des protagonistes du Voeu, rappelle que quatre diocèses ne sont pas encore consacres. Aussitôt les évêques s’exécutent, tous les diocèses de France sont consacrés au Sacré-Coeur.
Montmartre devient grâce à Adèle Garnier (1838-1924) centre de rayonnement du Sacré-Coeur. Après des visions intérieures du Christ, Adèle le voit dans une grande ostie en 1869 qui lui demande de prier, expier, souffrir pour la France.
En 1889, à l’occasion des centenaires de 1689 et 1789, les consécrations au Sacré-Coeur de Montmartre se développent sous plusieurs formes.
En 1890 la Visitation de Paray-le-Monial reçoit un million et demi de consécrations de familles du monde entier, en 1893 Montmartre en comptabilise 2.226.048.
La formule de consécration, du cardinal Richard, archevêque de Paris, se référant à la " Déclaration des droits de l’homme " proclame les droits de l’Homme-Dieu sur le coeur, la famille et la société du fidèle qui se consacre.
La consécration des communes participe également à la campagne à partir de 1890. L’union des communes de France dirige le mouvement.
" Élus de nos citoyens, proclame le maire au nom de tous les conseillers municipaux, pour représenter la commune de * * *, nous vous consacrons, Coeur Sacré de Jésus, cette partie de la terre de France, et nous y arborons publiquement le Drapeau national avec le nouveau signe du salut. Nous reconnaissons vos droits souverains sur les citoyens de cette commune, sur leurs familles, sur tous leurs biens. Vous êtes désormais notre premier Maître ; vous nous inspirerez les actes de notre administration, et rien de contraire à vos saintes lois ne sera décrété en cette commune. En retour Coeur Sacré de Jésus, Coeur d’une inépuisable bonté, vous prendrez sous votre protection directe tous les intérêts de cette commune qui vous appartient, et vous en bénirez toutes les familles. Impuissants à faire à nos administrés tout le bien que nous désirerions, nous les confions à votre puissance et à votre amour. Tels sont nos engagements, Coeur Sacré de Jésus, soyez-en vous même gardien fidèle, et puissiez-vous recevoir ainsi en hommage toutes les communes du sol français. "
Mme Royer (1841-1924), bien que mariée et mère de quatre enfants, mène une vie intense et discrète de prières et de mortifications. Au cours de la guerre 1870-1871 elle reçoit des messages du ciel lui suggérant de fonder une association de pénitence, le Christ lui-même précise la demande lors d’un pèlerinage à Paray-le-Monial en 1873. En 1894, Mme Royer appuyée par Mgr Richard, archevêque de Paris, et le P.Lémius, supérieur du Sacré-Coeur, obtient du pape Léon XIIl, la proclamation du caractère universel et indépendant d’une " Archiconfrérie de Prière et de Pénitence de Montmartre ".
Composé essentiellement de femmes " le Sacré-Coeur de Mme Royer " complète l’apostolat des " Hommes de France " voués au Sacré-Coeur. Les deux oeuvres dépassent les 600.000 associes.
L’âge d’or du Sacré-Coeur atteint son apogée grâce à Marie du Divin Coeur, de l’ordre de Notre-Dame de Charité fondé à Caen en 1641 par Eudes. Elle demande au Pape, de la part du Christ, Ia consécration universelle du genre humain au Sacré-Coeur. Le pape Léon XIII y consent en 1899 et publie l’ encyclique " Annum Sacrum. " Le Saint-Père justifie ainsi la consécration : " Puisque le Sacré-Coeur est le symbole et l’image sensible de la charité infinie de Jésus-Christ qui nous pousse elle-même à l’aimer en retour, il est tout naturel de se consacrer à ce Coeur très saint. Agir ainsi n’est pas autre chose que se donner et se lier à Jésus-Christ, car tout honneur, tout hommage, toute marque de dévotion au divin Coeur se rapporte vraiment et proprement au Christ lui-même ". Et Léon XIII officialise un nouveau " Labarum " :" Lorsque l’Église était encore toute proche de ses origines, il fut montré à un jeune empereur un signe, qui lui prédisait une immédiate et très éclatante victoire. Aujourd’hui, apparaît à nos yeux un autre signe, signe très divin et de suprême espérance, à savoir : le Sacré-Coeur surmonté de la croix et tout brillant au milieu des flammes." C’est en lui qu’il faut placer toutes nos espérances, " c’est de lui, qu’il faut solliciter et attendre le salut des hommes. "
Retour vers le sommaire histoire du Sacré Coeur :
http://surlespasdessaints.over-blog.com/article-32691001.html