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Texte libre

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" Marthe, pensez-vous que la France ait encore un avenir spirituel ?"
Elle a poussé une sorte de cri et a dit : "Ah, ça j'y crois beaucoup !" Elle l'a dit avec une force dans la voix, comme une jaillissement de son coeur....  
PERE BERNARD PEYROUS   

L’arc-en-ciel de la vocation chrétienne est devenu presque infini ; l’éventail des réalisations de la sainteté le sera tout autant.

Mgr Jean-louis Bruguès, o.p. 

 

Benoit-XVI.jpg 

"La chose la plus horrible dans notre monde aujourd'hui, c'est la communion
dans la main"
(Mère Teresa, 23 mars 1989, dans The Wanderer, Pakistan).

Texte libre

imTOU.jpg 

Joli chemin n’allonge pas 

 Prière ne retarde pas, 

Et aumône n’appauvrit pas.   

 

Sous le pommier,

Proverbes de la Terre,

par Henri Pourrat,

éd Dominique Martin Maurin 

 

 ___________________________ 

J'ai rêvé que la vie est joie.
Je me suis réveillé et j'ai vu

que la vie est devoir.
J'ai accompli mon devoir et

j'ai réalisé que le devoir est Joie.  

Tagore 

JMJ SYDNEY 2008
envoyé par Le_Bon_Larron

 ____________________________

 La science prétend aujourd’hui que l’univers est vide et muet Je ne crois pas que l’univers soit muet, je crois plutôt que la science est dure d’oreille…

L’œil qui scrute, qui analyse,
qui dissèque, doit être réconcilié avec l’œil qui vénère et qui contemple…


Il nous faut apprendre maintenant
à vivre en pratiquant à la fois la science et la poésie ;
Il nous faut apprendre à garder 
les deux yeux ouverts en même temps

Hubert Reeves (Il y eut un matin ) 

 


Saint(e)s envoyé par Le_Bon_Larron 
  

Cantique des trois enfants dans la fournaise (Daniel 3, 51 sq, extraits)

Toutes choses germant sur la terre, bénissez le Seigneur !
Sources et fontaines, bénissez le Seigneur !
Vous tous, oiseaux du ciel, bénissez le Seigneur !
Vous tous, bêtes et bestiaux, bénissez le Seigneur !
Vous, enfants des hommes, bénissez le Seigneur !
Vous, saints et humbles de cœur, bénissez le Seigneur !
A Lui haute gloire, louange éternelle!


"Je vous donnerai, dit Jérémie, des pasteurs selon mon coeur." (3,15)

Archives

18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 15:19

Le message de la Vierge aujourd’hui

On peut se demander : quelle signification peut avoir le message de Notre-Dame de Lourdes pour nous aujourd’hui ? J’aime situer ces apparitions dans le plus large contexte de la lutte permanente et féroce existant entre les forces du bien et du mal dès le commencement de l’histoire de l’humanité dans le Jardin du Paradis, et qui continuera jusqu’à la fin des temps. Les apparitions de Lourdes sont, en effet, parmi les premières de la longue chaîne des apparitions de Notre-Dame qui a commencé 28 ans auparavant, en 1830, à Rue du Bac, à Paris, annonçant l’entrée décisive de la Vierge Marie au cœur des hostilités entre elle et le diable, comme il est décrit dans la Bible, dans les livres de la Genèse et de l’Apocalypse. La Médaille, dite miraculeuse, que la Vierge fit graver en cette circonstance la représentait avec les bras ouverts d’où sortaient des rayons lumineux, signifiant les grâces qu’elle distribuait au monde entier. Ses pieds reposaient sur le globe terrestre et écrasaient la tête du serpent, le diable, indiquant la victoire que la Vierge emportait sur le Malin et ses forces du mal. Autour de l’image on lisait l’invocation : « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Il est remarquable que cette grande vérité de la conception immaculée de Marie ait été affirmée ici 24 ans avant que le Pape Pie IX l’ait définie comme dogme de foi (1854) : quatre ans plus tard ici à Lourdes, Notre-Dame a voulu elle-même révéler à Bernadette qu’elle était l’Immaculée Conception. Après les apparitions de Lourdes, la Sainte Vierge n’a pas cessé de manifester ses vives préoccupations maternelles pour le sort de l’humanité en ses diverses apparitions dans le monde entier. Partout, elle a demandé prières et pénitence pour la conversion des pécheurs, car elle prévoyait la ruine spirituelle de certains pays, les souffrances que le Saint Père aurait à subir, l’affaiblissement général de la foi chrétienne, les difficultés de l’Eglise, la montée de l’Antéchrist et ses tentatives pour remplacer Dieu dans la vie des hommes : tentatives qui, malgré leurs succès éclatants, seraient toutefois vouées à l’échec. Ici, à Lourdes, comme partout dans le monde, la Vierge Marie est en train de tisser un immense réseau de ses fils et filles spirituels dans le monde entier pour lancer une forte offensive contre les forces du Malin, pour l’enfermer et préparer ainsi la victoire finale de son Fils divin, Jésus Christ. La Vierge Marie nous invite encore une fois aujourd’hui à faire partie de sa légion de combat contre les forces du mal. Comme signe de notre participation à son offensive, elle demande, entre autres, la conversion du cœur, une grande dévotion à la Sainte Eucharistie, la récitation quotidienne du chapelet, la prière sans cesse et sans hypocrisie, l’acceptation des souffrances pour le salut du monde. Cela pourrait sembler être des petites choses, mais elles sont puissantes dans les mains de Dieu auquel rien n’est impossible. Comme le jeune David qui, avec une petite pierre et une fronde, a abattu le géant Goliath venu à sa rencontre armé d’une épée, d’une lance et d’un javelot (cf. 1 Sam 17,4-51), nous aussi, avec les petits grains de notre chapelet, nous pourrons affronter héroïquement les assauts de notre adversaire redoutable et le vaincre.

Comme Bernadette et avec elle

La lutte entre Dieu et son ennemi fait toujours rage, encore plus aujourd’hui qu’au temps de Bernadette, il y a 150 ans. Car le monde se trouve terriblement englouti dans le marais d’un sécularisme qui veut créer un monde sans Dieu; d’un relativisme  qui étouffe les valeurs permanentes et immuables de l’Evangile; et d’une indifférence religieuse qui reste imperturbable face au bien supérieur des choses qui concernent Dieu et l’Eglise. Cette bataille fait d’innombrables victimes dans nos familles et parmi nos jeunes. Quelques mois avant qu’il ne devienne le Pape Jean Paul II (9 novembre 1976), le Cardinal Karol Wojtyla disait : « Nous sommes aujourd’hui face au plus grand combat que l’humanité ait jamais vu. Je ne pense pas que la communauté chrétienne l’ait compris totalement. Nous sommes aujourd’hui devant la lutte finale entre l’Eglise et l’Anti-Eglise, entre l’Evangile et l’Anti-Evangile ». Une chose toutefois est certaine: la victoire finale est à Dieu et cela se vérifiera grâce à Marie, la Femme de la Genèse et de l’Apocalypse, qui combattra à la tête de l’armée de ses fils et filles contre les forces ennemies de Satan et écrasera la tête du serpent. A la Grotte de Massabielle la Vierge Marie nous a enseigné que le vrai bonheur se trouvera uniquement au ciel. « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre », a-t-elle dit à Bernadette. Et la vie de Bernadette l’a illustré assez clairement : elle, qui avait eu le privilège singulier de voir la Sainte Vierge, a été profondément marquée par la croix de Jésus, fut entièrement consumée par la tuberculose, et est morte, jeune, à l’âge de 35 ans.

En cette Année Jubilaire, remercions le Seigneur pour toutes les grâces corporelles et spirituelles qu’il a bien voulu concéder à tant de centaines de milliers de pèlerins en ce lieu saint, et par l’intercession de Sainte Bernadette, prions la Sainte Vierge pour nous fortifier dans le combat spirituel de chaque jour afin que nous puissions vivre en plénitude notre foi chrétienne en pratiquant les vertus qui distinguaient la Vierge Marie, fiat, magnificat et stabat: c’est-à-dire, une foi intrépide (fiat), une joie sans mesure (magnificat) et une fidélité sans compromis (stabat). O Marie, Notre-Dame de Lourdes, tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen ».

+ Cardinal Ivan Dias, le 8 décembre 2007 à Lourdes en la Basilique Saint Pie X

 

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 14:51

1. L’heure était venue, où l’airain sacré,

de sa voix connue, annonçait l’Ave.


2. D’une main discrète, l’ange, la prenant,

conduit Bernadette au bord du torrent.


3. Un souffle qui passe avertit l’enfant

qu’une heure de grâce sonne en ce moment.


4. Sur Massabielle, son oeil voit soudain

l’éclat qui révèle l’Astre du matin.


5. C’est un doux visage, rayonnant d’amour,

qu’entoure un nuage plus beau que le jour.


6. Son regard s’inspire d’un reflet divin,

mais un doux sourire dit : « Ne craignez rien. »


7. Elle a la parure d’un lys immortel ;

Elle a pour ceinture un ruban du ciel.


8. On voit une rose sur ses pieds bénis,

fraîchement éclose dans le Paradis.


9. On voit un rosaire glisser dans sa main,

et de la prière tracer le chemin.

le coeur enivré, l’heureuse Voyante

répétait : Ave !


11. L’extase s’achève, le monde revient ;

l’enfant se relève disant : « A demain ! »


12. Avant chaque aurore, son coeur en éveil

par soupirs implore l’heure du réveil.


13. « Mère de la terre, ne défendez pas

d’aller voir la Mère qui paraît là-bas ! »


14. « Elle était si belle ! je veux la revoir...

Que désire-t-elle ? Je veux le savoir. »


15. Colombe fidèle elle prend l’essor,

vole à tire d’aile au nouveau Thabor.


16. « Ô Dame chérie, que demandez-vous ?

Parlez, je vous prie, et dites-le nous ! »

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 15:12

 

 

            Les protestants avaient organisé un état dans l’état dont la capitale était la Rochelle. Ils avaient fait alliance avec l’Angleterre. Le siège fut décidé. Louis XIII mit son armée sous la protection de Notre Dame des Vertus d’Aubervilliers. Il demande à sa mère de faire prier Paris. Le 20 mai 1627 commença dans l’église des Dominicains la récitation du Rosaire. Louis XIII fit prier de la même manière les soldats. Plus de 15000 chapelets furent distribués. A certaines heures de jour et de la nuit tout le camp retentissait des louanges de Marie jusqu’à la reddition de la ville.

            Le 7 octobre 1628 au nom du roi, fut promis la construction d’une église dédiée à la Vierge (tableau de Carl Van Loo à ND des victoires). Le 1er novembre 1628 les pères dominicains en tête entrent dans la ville avec l’armée en chantant les litanies de la Sainte Vierge.

            Le vœu fut exécuté et ND des Victoires élevée. La Vierge y apparut le 3 novembre 1637 avec un enfant, le dauphin que Dieu veut donner à la France. Marie demanda au moine Fiacre trois neuvaines à ND des Victoires, ND de Paris et à ND de Cotignac. Louis XIV Dieudonné vint au monde le 5 septembre 1638.

            A la fin du siècle dernier le curé Desgenètes eut l’idée de consacrer sa paroisse à Marie. Sa démarche fut suivi dans le monde entier. La Vierge Y entraîne toujours les foules à aimer et adorer son Fils.

Le livre 2 des bannières. Association Bannières 2000

 

1/ L’archiconfrérie est une association de prière répandue sur les 5 continents, qui a affilié plus de 1 629 500 membres à titre individuel depuis sa création, mais aussi plus de 21 000 communautés chrétiennes – notamment des paroisses, congrégations et groupes de prière, ainsi que des institutions éducatives ; en 2009, la plupart de ces communautés, ou celles qui leur ont pris leur relais, ont oublié ce lien passé avec l’archiconfrérie, mais la grâce demeure et nous pouvons témoigner de l’action toujours

bienfaisante et miséricordieuse de Notre-Dame des Victoires, un peu partout dans le monde, là où des chrétiens viennent la prier et vénérer, en son Cœur immaculé, Refuge des pécheurs, comme nous le faisons nous-même, notamment, le premier samedi de chaque mois.

2/ Nous voudrions aussi vous rappeler les modalités d’inscription à l’archiconfrérie. Il y a

donc l’inscription individuelle et l’inscription communautaire. Celle-ci doit recueillir l’approbation de l’évêque du diocèse où la communauté est implantée. Enfin, il existe aussi depuis trois ans une possibilité d’inscription familiale, pour un même foyer chrétien lorsque les parents sont mariés et les enfants tous baptisés selon le rite catholique. Ce registre est celui des « Familles Sainte Thérèse ». Il a été ouvert en action de grâces pour l’intercession de sainte Thérèse de Lisieux, guérie le 13 mai 1883 à la suite d’une neuvaine priée à son intention, à la demande de son père et de ses sœurs, à Notre-Dame des Victoires. Dans le cas des familles, l’engagement de prière de l’archiconfrérie est pris solidairement. Ainsi un parent pourra-t-il prier le « Je vous salue Marie » quotidien au nom de son enfant, trop jeune pour s’engager à titre personnel.


3/ Les statuts de notre association sont lisibles et imprimables à partir du site de Notre-Dame des Victoires, rubrique « archiconfrérie ».

« Cœur immaculé de Marie, Refuge des pécheurs, priez pour nous » (triple invocation,

caractéristique de notre association). Merci d’utiliser ce texte dans un esprit missionnaire pour faire connaître notre association, et de renvoyer, pour toute demande d’informations supplémentaires,

 

Heure mariale pour la conversion des pécheurs

Les membres de l’Archi­ confrérie de Notre­Dame des Victoires se réunissent chaque premier samedi du mois, à 11 h, pour la Messe en l’honneur du Cœur immaculé de Marie, et à 12 h pour une heure de louange à la Vierge et d’intercession pour les pé­ cheurs.

L‘Adoration (13 h), le Rosaire (15 h), un temps de partage fraternel (pique­nique) complètent ce temps de pèlerinage.

Prochains rendez ­vous :
- les samedis 4 mars, 8 avril, 6 mai, 3 juin et 8 juillet.
 
Samedi 11 février : fête de Notre-Dame de Lourdes ;

- Lundi 20 mars : fête de Saint Joseph ;
-
Samedi 25 mars : fête de l’Annonciation ;
- Lundi 1er mai : ouverture du mois de Marie ; fête de Saint Joseph artisan ;
- Du vendredi 5 mai au samedi 13 mai : neuvaine pour les malades, avec sainte Thérèse de Lisieux.
- Mercredi 31 mai :  fête de la Visitation ;

- Samedi 24 juin : fête du Coeur immaculé de Marie ;
- Dimanche 16 juillet : fête de Notre-Dame du Mont-Carmel.

Pour toute correspondance, veuillez si possible rappeler votre Numéro d’inscription  à l’Archiconfrérie.

Une contribution financière annuelle - même modeste - est toujours bienvenue  pour couvrir les frais relatifs à l’envoi de ce bulletin de liaison et à l’Archiconfrérie.  Merci de libeller votre chèque à l’ordre de : “Paroisse Notre-Dame des Victoires” – ccP 18 103 81 l Paris. Basilique ND des Victoires 6, rue Notre­Dame­des­Victoires ­ 75002 Paris
- Tél. : 01 42 60 90 47 ­ Fax : 01 49 27 03 20  
-
Site Internet : www.notredamedesvictoires.com  ; 
- Courriel : archiconfrerie@notredamedesvictoires.com

 

A Notre-Dame des       Victoires, Reine des Vierges, des Apôtres et des Martyrs

 

Vous qui comblez mon espérance, O Mère ! Ecoutez l’humble chant d’amour et de reconnaissance qui vient du cœur de votre enfant… Aux œuvres d’un missionnaire vous m’avez unie sans retour, par les liens de la prière de la souffrance et de l’amour.

A lui, de traverser la terre de prêcher le nom de Jésus.

A moi, dans l’ombre et le Mystère de pratiquer d’humbles vertus.

La souffrance, je la réclame, j’aime et je désire la Croix…

Pour aider à sauver une âme je voudrais mourir mille fois !

Dans ma solitude profonde, Marie… je veux gagner des cœurs.

Par votre apôtre, au bout du monde je convertirai les pécheurs…

Par lui, l’eau sainte du Baptême, du tout petit enfant d’un jour, fera le temple où Dieu Lui-même daigne habiter dans son amour.

Après l’exil de cette vie, au soir du glorieux combat, nous jouirons dans la Patrie des fruits de notre apostolat.

A lui l’honneur de la Victoire devant l’armée des Bienheureux.

A moi… le reflet de sa gloire éternellement dans les cieux…!

 (La petite soeur d’un missionnaire) sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 20:56

11 février Notre-Dame de Lourdes

 

Extraits d'une homélie prononcée par le Pape Jean-Paul II le 11 février 1988, dans la Basilique Saint Pierre, pour célébrer la mémoire de la première apparition de la Vierge de Lourdes

 

Aujourd'hui rappelons, chers Frères et Sœurs, une présence significative de cette nouvelle Femme dans notre histoire. Nous célébrons la mémoire liturgique de la première apparition de la Bienheureuse Vierge Marie à Bernadette Soubirous dans la grotte de Massabielle.

 

Rappelons ensuite que - comme je le disais dans mon encyclique Redemptoris Mater - “ Marie est présente dans la mission de l'Église, présente dans l'action de l'Église qui fait entrer dans le monde le Règne de son Fils ” (n. 28). Cette présence se manifeste aussi, entre autre, “ par la force d'attraction et de rayonnement des grands sanctuaires où non seulement les individus ou les groupes locaux, mais parfois des nations et des continents cherchent la rencontre avec la Mère du Seigneur ”.

 

Lourdes, comme tant d'autres lieux, est un signe particulier de cette action de Marie dans le cours de notre histoire. En effet -comme le dit Vatican II (Const. Dogm. Lumen Gentium, 62) - “ après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas ; par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse ”.

 

A Lourdes Marie accomplit une mission de soulagement de la souffrance et de réconciliation des âmes avec Dieu et avec le prochain.

 

Les grâces que cette Mère de Miséricorde obtient aux foules immenses d'une humanité endolorie et égarée, ont toutes le but de les conduire au Christ et de leur obtenir le don de son Esprit.

 

A Lourdes, Marie, par l'intermédiaire de Sainte Bernadette, s'est révélée, de façon éminente, comme “ porte-parole de la volonté du Fils ” (cf. Enc. Redemptoris Mater, n. 21).

 

Tout ce que la Madone dit à la Voyante, tout ce qu'elle l'exhorta à faire, tout ce qui ensuite est né, est arrivé et arrive, reflète, en un certain sens, la “ volonté ” de la Madone : mais au nom de qui a-t-Elle obtenu tout ceci, à la grâce de qui, si ce n'est de son Fils divin ? Donc, Lourdes, nous pouvons le dire, appartient au Christ encore plus qu'à sa Très Sainte Mère. A Lourdes, nous apprenons à connaître le Christ à travers Marie. Les miracles de Lourdes sont les miracles du Christ, obtenus par l'intercession de Marie.

 

Pour cela, Lourdes est un lieu privilégié d'expérience chrétienne. A Lourdes, on apprend à souffrir comme le Christ a souffert. On accepte la souffrance comme Il l'a acceptée.

 

A Lourdes la souffrance s'allège parce qu'on la vit avec le Christ. Pourvu qu'on la vive avec le Christ. Soutenus par Marie.

 

A Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance, mais pas tellement dans le sens de la diminuer physiquement. C'est le devoir de la médecine, ou cela peut arriver exceptionnellement de façon miraculeuse.

 

A Lourdes, on apprend que la foi soulage la souffrance en ce qu'elle la rend acceptable comme moyen d'expiation et comme expression d'amour. A Lourdes, on apprend à s'offrir non seulement à la justice divine, mais aussi - comme le disait Sainte Thérèse de Lisieux - à l'Amour miséricordieux de Celui qui, comme je l'ai dit dans ma lettre apostolique Salvifici Doloris (n. 18), a souffert “ volontairement et innocemment ”.

 

Méditations

 

Il semble que le seul maintien d'une personne, son attitude, nous la révèlent tout entière, comme si son extérieur semblait sculpter son âme. Certes, la Vierge de Lourdes, en se montrant à sainte Bernadette, vient nous apporter un message qui redit l'essentiel de l'Evangile : prière et pénitence. Presque toutes les apparitions de la Sainte Vierge reprennent cet enseignement qui, pour en être capital, est trop souvent bien vite oublié. Mais, avant de l’entendre, il suffit de la regarder pour recevoir sa leçon : la révélation de son état d'âme à l'image duquel ses enfants doivent se conformer afin de porter la ressemblance maternelle. Contemplons cette image de l'Immaculée, tant reproduite dans nos églises, regardons dans le recueillement son visage, ses mains, ses pieds. Avant que de parler, elle apparaît et sa seule apparition comporte une leçon morale.

 

Notre-Dame de Lourdes regarde le ciel. Dans ce visage, les yeux, qui sont le sens le plus parlant, sont levés vers Dieu et semblent porter tout son être vers Dieu seul d'un même élan total.

 

Ainsi, vient-elle nous révéler son nom d'Immaculée, en nous rappelant aux lois fondamentales de la prière et de la pénitence. Sa seule attitude nous livre son âme et nous invite à y faire la nôtre semblable par le seul mystérieux attrait de sa beauté morale. Beau reflet de son privilège d'Immaculée, que ce don entier d'elle-même à Dieu. Ce privilège, que notre pauvre langage humain exprime d'une façon négative : « immaculée, sans tache, sans péché », est une réalité positive, profonde et splendide. Il s’agit d’une plénitude de grâce de la part de Dieu à laquelle correspond l'offrande totale de Marie au Seigneur.

 

Cette attitude d'âme est celle à laquelle nous devons tendre. Enfants de Dieu, parce que nous tenons du Seigneur et la vie naturelle et la vie surnaturelle, le premier mouvement en tout et toujours doit être de s'orienter vers Dieu. Dès nos premières leçons de catéchisme, nous avons appris que Dieu nous a créés pour le connaître, l'aimer, le servir et lui plaire, aussi, quelle que soit notre vocation, notre état, nos occupations, tout ce qui fait notre vie cherche Dieu et aboutit à lui.

 

A peine avons-nous commencé notre chapelet, qu’en récitant le Pater, reçu de la bouche de Jésus, nous affirmons ne pas vouloir autre chose que sanctifier le Nom divin, que faire advenir son règne et que faire sa volonté. Le saint apôtre Paul, entrant plus avant dans le détail de nos vies, jusqu’aux actions les plus simples et les plus naturelles, dira : «  Soit que vous mangiez, soit que vous buviez et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (I Corinthiens X 31).

 

Les saints, singulièment les fondateurs d'Ordres, ont tracé à leurs disciples un chemin de perfection. Si, à première vue, ces chemins peuvent paraître différents, en réalité, tous, avec des expressions semblables, portent au même but : saint Ignace de Loyola veut que ses Jésuites travaillent « pour la plus grande de Dieu », comme saint Louis-Marie Grignion de Montfort veut que ses religieux n’aient en tête que « Dieu seul », comme sainte Anne-Marie Javouhey ordonne ses religieuses à « la sainte volonté de Dieu. » Voilà, en définitive, ce que nous dit, la figure extatique de la Vierge de Massabielle au regard fixé vers Dieu.

 

Habituellement, lorsqu’elle apparaissait à sainte Bernadette, l'Immaculée avait les mains jointes sur sa poitrine, même s’il lui arriva d'ouvrir les bras. Lorsqu’elle égrainait son chapelet avec Bernadette, tout le temps que la voyante le récitait, ses mains devenaient jointes aux doigts entrelacés. Mains jointes paume contre paume, ou mains jointes aux doigts entrelacés, c'est toujours l’attitude de la prière. Par là, elle nous souligne que la prière est le moyen de rester fixés à Dieu et de nous unir à lui.

 

Par la prière, mouvement de l'esprit et du cœur, avant d'être mouvement des lèvres, se fait notre union à Dieu. Par la foi, l'adoration, la demande, la prière donne à tout le reste de notre activité valeur d'hommage à Dieu. Reconnaissons que la faiblesse de nos conceptions et de nos interprétations humaines nous font souvent négliger la prière ; sous prétexte que le saint apôtre Jacques nous enseigne que la foi sans les œuvres est une foi morte, bien des chrétiens n'accordent pas leur vie extérieure à leurs pratiques de piété ; sous prétexte qu'il existe des dévots égoïstes, paresseux, orgueilleux, avares, médisants et peu charitables, les beaux esprits entendent minimiser le rôle cultuel de la religion et la veulent concentrer dans les activités extérieures ; c'est tout juste s’ils ne placent pas ce que le monde appellait autrefois l’honnête homme, sans aucune religion et vaguement altruiste, au-dessus du catholique pratiquant et observant. Assurément, Jésus lui-même demandait des « adorateurs en esprit et en vérité  »; il dit à des pharisiens, hypocrites : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » ; il déclara : « Ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père qui m'a envoyé. » Mais n'oublions pas non plus qu'il a recommandé : « Il faut toujours prier ». Et pour toujours prier, pour que nos activités les plus charitables, pour que nos œuvres de zèle restent toujours prière et ne dévient pas en satisfactions personnelles, en quête de vaine gloire ou de popularité, voire même en simple altruisme naturel, il est nécessaire de faire souvent retour à Dieu par la prière bien comprise : élévation de notre âme vers Dieu pour reconnaître que tout vient de lui et doit aller à lui, qu'il est tout et que nous ne sommes rien. Telle est la leçon que nous donne l'Immaculée aux mains jointes et jusque dans le concret, en tenant le chapelet qui est la prière des humbles.

 

Sur chacun des pieds nus de Notre-Dame de Lourdes, on voit une rose jaune qui brillait comme de l'or. Ses pieds disparaissaient, pour ainsi dire, sous le pan de la robe et les deux roses lui faisaient comme une chaussure. Comment ne pas se rappeler ici l'enthousiasme du prophète : « Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix ! » Il exalte les pieds des missionnaires parce qu'ils sont le signe de leur activité et de leur zèle. Ces deux roses, sur les pieds de l'Immaculée, sont, comme toujours, symbole d'amour, de l'amour de Dieu et du prochain, du double amour qui se résoud en un seul, la charité, vertu théologale. Mais symbole de son amour agissant puisqu'elles fleurissent sur ses pieds. Amour qui s'active, qui se dépense, qui s'épuise pour Dieu et pour les âmes. Ainsi son union à Dieu indiquée par son regard, formée par la prière, s'achève dans l'amour véritable, non celui des mots mais celui des actes. Parfait modèle de la pleine justice, de la totale religion, de la dédicace sans réserve à Dieu et, à cause de Dieu, aux autres.

 

Le montre-t-elle assez, Notre-Dame de Lourdes, qu'elle est venue secourir ceux qui souffrent, par les innombrables miracles qui se répètent depuis un siècle ! Le montre-t-elle assez, Notre-Dame de Lourdes, qu'elle est venue purifier les âmes aux piscines de la pénitence non moins miraculeuses que celles de la Grotte ! Mais, déjà, sa seule attitude le révèle à tous ceux qui la regardent. Si deux roses d'or ornent ses pieds, c'est qu'elle unit la contemplation de Marie à l'activité de Marthe. Et, à son exemple, l'âme chrétienne qui tend à la perfection ne doit pas s'isoler dans une sorte de recherche de Dieu qui ne serait plus qu'une recherche de soi-même, de sa tranquillité ou de sa paix.

 

Si on aime Dieu, peut-on supporter de le voir méconnu et ignoré par tant et tant d'âmes ? Si, pour Dieu, on aime le prochain, peut-on ne pas s’efforcer de lui procurer ce qui peut l’aider à trouver les biens célestes ? Qu’elle est petite, cette pauvre charité des biens matériels nécessaires qui ne vise pas à communiquer le bien suprême de la sanctification ! Certes, qui peut le plus doit le moins, mais le moins n’a jamais remplacé le plus. Faisons du bien quand nous le pouvons, secourons les pauvres, adonnons-nous aux œuvres de misécorde, mais que nos actions n’aient pour but et pour mobile que la plus grande gloire de Dieu, en dehors de quoi il n'y a qu'agitation humaine, activité naturelle de solidarité et don passager de soi.

 

Ne méritons pas ce reproche du prophète qui disait : « Ils ont des yeux et ne verront pas » ; agenouillons devant la statue de Notre-Dame de Lourdes pour recevoir la leçon de sa religieuse et charitable attitude. Son image est une prédication vivante : elle nous enseigne la primauté de Dieu, vers qui nous avons à tourner notre visage et à fixer nos yeux ; elle nous enseigne la prière par laquelle on se relie à Dieu ; elle nous enseigne la charité effective, entreprenante, active qui en a fini avec le prétexte égoïste.

 

Daigne, l'Immaculée, prendre notre cœur avec le sien pour lui communiquer l’amour de Jésus Dieu, afin que nous soyons fondus avec elle dans le cœur de Jésus, pour aimer avec lui. Amen.

 

Abbé Chr.Ph Chanut

 

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Published by Sur les Pas des Saints - dans Sainte Vierge Marie
6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 20:52

A la grotte de Massabielle en 1858, la Vierge Marie est apparue à Bernadette Soubirous. Depuis ce jour, des millions d’hommes et de femmes viennent en pèlerinage à Lourdes. Alors que le 8 décembre 1854, le pape Pie IX définit le dogme de l’Immaculée Conception, la Vierge Marie, quatre ans plus tard, apparaît sous ce vocable, quand Elle annonce en patois à Ste Bernadette: "Que soy era Immaculata Councepciou" ("Je suis l’Immaculée Conception")

L’appel de la Vierge Marie : Priez pour les pécheurs! Pénitence, pénitence, pénitence!  Ce même mot, répété 3 fois, a été proféré également par l’Ange en 1917 dans la révélation de la troisième partie du secret de Fatima.

Allez dire aux prêtres que l’on vienne ici en procession... 


HISTORIQUE sur la vie de Sainte Bernadette


A propos des apparitions, Ste Bernadette dira: "Je suis venue pour vous porter le message, je ne suis pas venue pour vous convaincre."


1843
9 janvier. Mariage religieux de François Soubirous et de Louise Castérot. François prend la gestion du moulin de Boly, que la mort de son beau-père Augustin Castérot laissait sans direction, depuis deux ans. Un bon moulin.

1844 7 janvier. Naissance de Bernarde-Marie (dite Bernadette). Elle est baptisée le 9, à Lourdes.  Juillet. Louise, sa mère, ne pouvant plus la nourrir, Bernadette est mise en nourrice, à Bartrès (3 km de Lourdes). La nourrice se nomme Marie Laguës, née Aravent.

1844-1854 Bernadette vit au moulin de Boly une enfance heureuse que sa grand-mère et trois tantes entourent de tendresse.

1856  19 novembre. Vente du moulin de Boly. Son nouveau propriétaire décide de l’exploiter lui-même. Les Soubirous devront quitter le moulin. Commence leur exode: du moulin de Boly au moulin Laborde, du moulin Laborde au moulin Lacadé, puis Arcizac-ez-Angles, puis de nouveau Lourdes. D’abord une chambre de la maison Rives-Soubies, rue du Bourg, enfin le "cachot" rue des PetitsFossés. De meunier, François est devenu journalier. Louise aussi "fait des journées": c’est la grande pauvreté, et bientôt la misère. Cependant, le 8 décembre 1854, le dogme de l’Immaculée Conception de Marie était proclamé à Rome et, le 4 mars 1855, promulgué dans le diocèse de Tarbes, donc à Lourdes.

1857  A la fin de juin, Marie Laguës demande aux Soubirous de lui envoyer Bernadette, dans l’espoir qu’elle pourra suivre l’école et s’inscrire parmi les futurs premiers communiants. En fait, elle gardera les enfants de Marie Laguës et le troupeau de brebis et d’agneaux.

1858 A la fin de janvier, Bernadette redescend de Bartrès et rejoint les siens au Cachot. Dès les jours suivants, elle se présente à l’école de l’hospice (tenue par les Sœurs de Nevers) et est inscrite parmi les futurs premiers communiants.

 

Le 11 février, a lieu, à la Grotte de Massabielle, la première des 18 apparitions:

A l’aube de ce 11 février 1858, jour qui s’annonce de froidure et de brouillard, on se réveille peu à peu chez les Soubirous, dans cette maison exiguë et malsaine, appelée le "Cachot" depuis qu’effectivement elle a servi de succursale à la prison de Tarbes. C’est là que la municipalité loge maintenant les indigents, et les Soubirous sont devenus des indigents. La mère est déjà debout et active devant le foyer. Bernadette la voit, ombre immense ou furtive devant les flammes et l’entend dire à mi-voix : "Non y a pas mes de legna"(il n’y a plus de bois).

"Bera gracia dou boun Diou" (quelle belle grâce du bon Dieu), se dit alors Bernadette. Oui, pour aller chercher ce bois au bord du Gave, elle va pouvoir quitter cette pièce malodorante où elle suffoque à cause de son asthme et où toute la famille vient de dormir pêle-mêle.

Autrefois, dans le moulin d’en bas, le moulin de Boly, on pouvait tout de même mieux respirer. Et puis on n’avait pas à compter ses sous comme maintenant pour acheter le moindre morceau de pain. A Bartrès aussi ça allait mieux de ce côté-là, mais il y avait tout le reste, les travaux de la ferme dont on ne voyait jamais la fin, la solitude en gardant les moutons, et surtout la mauvaise humeur continuelle de la patronne qui, à cause des malheurs qu’elle avait eus, ne pouvait supporter de voir quelqu’un heureux. C’était elle qui s’était chargée d’apprendre le catéchisme à Bernadette le soir à la chandelle, mais elle n’avait guère de patience et jetait le livre à la tête de son élève en lui criant: "Ben ben non seras James que ua pepia" (Va, va tu ne seras jamais qu’une sotte).

Bernadette, qu’on avait envoyée là-bas pour avoir au Cachot une bouche de moins à nourrir, y était allée en espérant pouvoir apprendre son catéchisme pour pouvoir ensuite faire sa communion. C’était pour notre pauvresse un parcours impossible et une sorte de cauchemar... En effet, pour faire la communion il fallait savoir son catéchisme et pour savoir son catéchisme, il fallait savoir lire et connaître le français. Que de choses à apprendre pour rencontrer Dieu, et être en Église comme tout le monde! En tout cas, à Bartrès, on ne l’avait pas beaucoup aidée et à Lourdes, où elle était revenue, c’était le retour à la case départ. Les prêtres de la paroisse étaient intraitables: pas de catéchisme, pas de communion!

Voici qu’enfin le jour s’est levé. "En avant, il faut descendre vers le Gave pour aller chercher du bois". Bernadette s’en fait une fête: "Enfin, pouvoir respirer!". Sa mère cependant est inquiète:

"Bernadette, tu vas prendre froid, prends ton capulet"

Bernadette prend son capulet, et la voici déjà qui descend la ruelle avec Tomette sa sœur et Jeanne Abadie une voisine. Au pied de la côte cependant, près du Pont Vieux, on rencontre une lavandière: "Allez donc chercher votre bois dans le pré de Monsieur Laffite", dit celle-ci aux petites filles. "Non, répond Bernadette, on nous prendrait pour des voleuses". C’est vrai qu’on peut aller en prison pour moins que cela. François Soubirous, son père, y est resté une semaine parce qu’on l’avait accusé à tort d’avoir volé un sac de farine. Dans ces cas-là on prête toujours aux pauvres... des mauvaises intentions!

Et c’est ainsi qu’on arrive sans presque s’en apercevoir et sans tellement l’avoir choisi devant la grotte de Massabielle. Il y a là un canal, une sorte de ruisseau qui empêche d’y entrer. Toinette et Jeanne le traversent en sautant et en criant que l’eau est froide. Bernadette reste encore en arrière, elle a peur de prendre mal comme sa mère lui a demandé de ne pas le faire: "Aidez-moi à jeter des pierres dans l’eau pour que je puisse passer"; "Pet de Pericle passa comma nous aütis", lui répond Jeanne:( Sapristi, passe donc comme nous!).

C’est alors que la merveille va se produire: "Après un coup de vent, raconte Bernadette, j’ai vu quelque chose de blanc, comme une petite demoiselle. J’ai voulu faire le signe de la croix, je n’ai pas pu, la main m’est tombée. C’est alors que la demoiselle a fait le signe de la croix, alors j’ai pu." ...

1858-1866  Bernadette vit à Lourdes et témoigne des apparitions aux nombreux visiteurs qui l’interrogent. De 1860 à juillet 1862, elle habite au cachot, mais ces visites épuisant sa santé, le Curé Peyramale et le maire de Lourdes, Lacadé, décident de la faire admettre à l’hospice en qualité de "malade indigente" et de la confier ainsi à la vigilance des Sœurs de Nevers.

1862 18 janvier. Mandement de Mgr Laurence, portant jugement sur les faits de Lourdes. Fin mars-28 avril. Bernadette, très malade, reçoit les derniers sacrements. Elle guérit. En ces années-là (1860-1866), Bernadette étudie sa vocation: le 25 septembre 1863, Mgr Forcade, évêque de Nevers, la visite à l’hospice des Sœurs et lui propose, si elle le désire, de la faire accueillir dans la congrégation (enseignante et hospitalière) des Sœurs de Nevers. "J’y penserai, répond Bernadette, mais je ne suis pas encore décidée".

Fin 1865 ou début 1866 Bernadette est admise comme postulante dans la communauté des Sœurs de l’Hospice.

1866 4 juillet. Bernadette quitte Lourdes, accompagnée de Sœur Victoire, Tante Bernarde et sa sœur Tomette jusqu’à Tarbes, puis elle continue le voyage avec Mère Alexandrine Roques et deux autres postulantes. Par Bordeaux et Périgueux, on gagne Nevers.

7 juillet. Arrivée à Nevers vers 22.30 heures

29 juillet. Ayant commencé sa postulance à Lourdes, Bernadette peut prendre part à la "prise d’habit" du 29 juillet avec 44 compagnes. Désormais, elle s’appellera Sœur Marie-Bernard.

14 août, elle entre déjà à l’infirmerie.

25 octobre, elle reçoit pour la seconde fois les derniers sacrements. Mgr Forcade l’autorise à faire sa profession religieuse in articulo mortis. Dès le soir, Bernadette va mieux.

8 décembre, fête de l’Immaculée Conception : Louise, la mère de Bernadette, décède.

1867 30 octobre. Bernadette fait sa profession régulière avec ses quarante-quatre compagnes de noviciat.

1868 Entre mars et novembre, nombreuses visites d’évêques et de personnages connus, pour qui Bernadette, sur l’ordre des supérieures, vient au parloir et à qui elle raconte les apparitions. Il en sera de même les années suivantes.

1869 Grave crise de santé (vers Pâques)

13 octobre, Bernadette signe sur l’ordre des Supérieures la "protestation" dirigée contre la "Petite Histoire de Notre-Dame de Lourdes" des Pères Sempé et Duboé. Cette visite d’Henri Lasserre déclenchera une longue querelle qui sera très douloureuse pour Bernadette.

1870 En février-mars, une grande joie pour Bernadette: son frère Jean-Marie entre dans la congrégation des Frères de l’Instruction Chrétienne de Ploërmel. Il en sortira après son service militaire. Pendant la guerre entre la France et la Prusse, une ambulance est organisée à la Maison-Mère.

1871 4 mars. Mort de François Soubirous, le père de Bernadette. Ce décès faisait de Bernadette, en tant qu’aînée, la responsable de ses frères et de sa sœur. Cette responsabilité lui valut bien des angoisses et des souffrances.

8 septembre: une cérémonie très solennelle réjouit tout Saint-Gildard et en particulier Bernadette: messe pontificale au cours de laquelle Mgr de Nevers promulgue les nouvelles constitutions de la congrégation approuvées par Rome. La Mère générale, les Sœurs du Conseil, et deux cent vingt-deux supérieures prononcent ensemble à haute voix leurs vœux perpétuels, au moment de la communion selon les nouvelles constitutions.

Au cours de l’automne, Bernadette remplace la première infirmière, Marthe Forest, très malade elle gardera le poste jusqu’en octobre 1873. Entre temps, elle éprouvera une grave crise de santé, le 3 juin, elle reçoit l’Extrême Onction pour la troisième fois.

1873 En janvier, Bernadette va un peu mieux. Elle est nommée aide-sacristine, elle le restera jusqu’à l’été 1875. C’est la période où Bernadette commence son précieux carnet de notes : notes de retraites et de lectures, de conseils de son confesseur, le Père Douce, ce carnet est connu sous le nom de "carnet de notes intimes".

1875 Octobre. La santé de Bernadette se dégrade. Elle inaugure sa vie de grande malade. Avec des alternances de crises et de rémissions. Ce qui lui coûte le plus c’est de ne pouvoir, parfois pendant plusieurs jours, et même le dimanche, assister à la messe. Aux souffrances physiques s’ajoutent de grands soucis familiaux (son frère Jean-Marie quitte la vie religieuse, Pierre (son filleul) interrompt son séminaire). Au foyer de Tomette, les deuils succèdent aux deuils après chaque naissance... et puis ce petit monde ne s’entend pas très bien. Or Bernadette se sent responsable, en tant qu’aînée, de l’exemple que donne sa famille. En décembre, Mgr de Ladoue, évêque de Nevers, qui s’apprête à partir pour Rome, demande à Bernadette d’écrire au Pape une lettre qu’il portera lui-même.

1876 Le 27 septembre, le Père Douce, confident de Bernadette, quitte Saint Gildard. Il est remplacé par l’Abbé Febvre.

1877 21 novembre, Bernadette, en tant que "doyenne des Sœurs renouvelantes" lit au nom de toutes la formule de rénovation (selon l’ancien droit de la Congrégation).

1878 Le Père Cros, jésuite, commence des recherches pour rédiger une histoire rigoureuse des apparitions. Cette enquête sera très pénible pour Bernadette, très malade et qui ne comprend guère ces exigences de précision dans les détails : pour elle, Lourdes est bien autre chose !  Le 22 septembre, Bernadette prononce ses vœux perpétuels, selon les nouvelles constitutions. Le 30 octobre, Bernadette est transférée à l’infirmerie Sainte-Croix, organisée récemment pour les professes malades.

1879 Bernadette allant beaucoup plus mal, reçoit pour la quatrième fois l’Extrême-Onction.  Le mercredi 16 avril 1879, vers quinze heures, Bernadette "rendait doucement son âme à son Créateur". Dans la lumière de Pâques!  

LES APPARITIONS DE LA VIERGE MARIE

1ère apparition :11 février 1858 :  Bernadette voit dans la grotte de Massabielle une petite jeune fille, habillée de blanc dans une douce lumière, qui lui sourit mais qui reste silencieuse.

2ème apparition : Dimanche 14 février :  Avec la permission de son père, Bernadette, descend à la grotte avec des compagnes de son âge qui prennent peur en la voyant en extase. Elle jette de l’eau bénite en direction de la dame qui sourit.

3ème apparition : 18 février :  Accompagnée de Mme Milhet, patronne de Louise Soubirous, la mère de Bernadette, Bernadette va à la grotte de bon matin et entend la dame du rocher lui parler pour la première fois. A la voyante qui lui présente de quoi écrire, elle dira en souriant: "Ce que j’ai à dire il n’est pas nécessaire de l’écrire"... "Voulez-vous me faire la grâce de venir pendant quinze jours"... "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre".

Les jours suivants, 4ème (19 février), 5ème (20 février), 6ème (21 février), 7ème apparition (23 février) : Bernadette récite le chapelet avec la dame, et parfois converse avec elle affectueusement et joyeusement. La foule qui vient assister aux apparitions augmente de jour en jour.

A partir du mercredi 24 février, 8ème apparition et jusqu’à la 12ème apparition (1 mars) : La dame, devenue triste, dit et répète: "Pénitence, pénitence, pénitence"... "Priez Dieu pour les pécheurs"... "Voulez-vous baiser la terre pour les pécheurs?"... "Voulez-vous manger de l’herbe pour les pécheurs?"... "Allez boire à la fontaine et , vous y laver". Bernadette fait tous ces gestes. Cependant, lorsqu’elle boit de l’eau boueuse au fond de la grotte elle passe pour folle.

13ème apparition (2 mars) La Dame demande à Bernadette "d’aller dire aux prêtres de bâtir ici une chapelle et qu’on y vienne en procession." Cette demande, la Dame va la renouveler encore le 3 mars, 14ème apparition.

14ème (3 mars) et 15ème apparition (4 mars) L’abbé Peyramale, d’abord très réticent, dit à Bernadette "qu’elle dise son nom et on bâtira sa chapelle "

16ème apparition : 25 mars, jour de l’Annonciation  La Dame, "Aquéro", comme l’appelle Bernadette, dit son nom: "Je suis l’Immaculée Conception".

17ème apparition : 7 avril (temps pascal) Pendant l’extase, Bernadette ne sent pas la flamme du cierge qui vient lécher sa main. C’est le miracle du cierge.

18ème et dernière apparition : 16 juillet (en la fête de Notre-Dame du Mont Carmel.) Bernadette voit la Vierge de la prairie, de l’autre côté du Gave: "Plus proche que jamais". Apparition silencieuse.

De même que l’année 2004 marquait le 150ème anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (ce fut le 8 décembre 1854 que le Bienheureux Pie IX, par la Bulle Ineffabilis Deus, déclara : " la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée par Dieu" (DS 2803; FC 397), de même, l’année 2008 est le 150ème anniversaire des apparitions.

Lourdes, plus de 7000 guérisons inexplicables dont 66 miracles reconnus officiellement par l’Église depuis les apparitions de 1858. (décembre 2003)


Notre-Dame de Lourdes

 

Mirat prince Sarrasin, dans son fort des Pyrénées résiste aux assauts de Charlemagne.

Grâce à l’intervention secrète de notre Dame du Puy priée par son évêque, aumônier du roi, Mirat capitule, à condition, à condition que son territoire ne relève que d’Elle seule. Il se fait baptisé sous le nom de Lordat qui devient Lorde puis Lourdes.


Le 11 février 1858, Bernadette va chercher du bois dans les rochers de Massabielle. Elle entend un grand souffle de vent. Tout est calme et les arbres immobiles. Elle aperçoit une Dame de lumière dans le rocher, vêtue de blanc avec une ceinture bleue, la tête voilée et une rose jaune sur chaque pied, à son bras un chapelet blanc. Bernadette récite son chapelet tandis que la Dame égrène les dizaines.


Le 18 février, la Dame parle pour la 1ère fois »Voulez-vous me faire la grâce de venir 15 jours durant (…). Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre ».


Le 20 février Bernadette devient triste mais ne révèle rien de ce qu’il lui fut dit.


Le 23, dialogue de plus d’une heure, un secret seulement pour elle.


Le 24, devant 33 personnes, le visage de Bernadette est ravagé par la tristesse, elle se traîne au rocher, baisse le sol. La Dame dit « pénitence, pénitence, pénitence (…), priez pour la conversion des pécheurs ». Ce cri est comme un écho des paroles de Jean-Baptiste au Jourdain.


Le 25, la Dame lui dit d’aller boire sous le rocher, elle trouve dans la boue quelques gouttes d’eau, se met à creuser et peut en prendre davantage : l’eau jaillit.


Le 2 mars la Dame demande d’aller trouver les prêtres pour leur dire qu ‘Elle veut que l’ « on vienne ici en procession (…) et qu’on y bâtisse une chapelle ».


Le curé rabroue Bernadette et demande le nom de la Dame. Le 25 mars, en la fête de l’Annonciation devant des milliers de personnes, Bernadette récite son chapelet et réitère quatre fois sa demande. La Dame sourit toujours puis les yeux au ciel en attitude de prière, Elle lui dit qu’Elle est l’Immaculée Conception.B descend dans « la prairie « récite son chapelet et pour la dernière fois la Vierge Marie lui sourit.


Du monde entier les pèlerins, les malades affluent à Lourdes y trouver le réconfort. Les évêques de France s’y réunissent chaque année.


Le Pape Jean-Paul II, le 14 août 1983 déclare : « Il me semble qu’il y a une grâce particulière à Lourdes. Le message est sobre et clair, mais fondamental. Il a été transmis d’une façon spécialement forte, pure et transparente, par une adolescente à l’âme limpide et courageuse. Les signes sont simples : le vent qui évoque l’Esprit de la Croix, la Prière du rosaire… Ici, on prie, on aime prier, on aime se réconcilier avec Dieu, on aime l’Eucharistie. On fait une place d’honneur aux pauvres, aux malades… »


A la Toussaint 2001, 150 bannières invitées par la hiérarchie fêtent le centenaire de l’annonce par Léon XIII de la consécration de la basilique.


Association Bannières 2000 Le livre 2 des Bannières p. 152

Massabielle (vieille roche en patois).

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Published by Sur les Pas des Saints - dans Sainte Vierge Marie
19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 21:39

Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Sainte Montagne de La Salette

Maximin remplace un berger malade A la mi-septembre 1846, un paysan des Ablandins, Pierre Selme, a son berger malade. Il descend à Corps, chez son ami, le charron Giraud: "Prête-moi ton Maximin pour quelques jours..." "Mémin, berger? Il est bien trop étourdi pour ça!".Mais ils discutent et le 14 septembre, voici le jeune Maximin aux Ablandins, l'un des hameaux du village de La Salette. Le 17, il aperçoit Mélanie dans le village. Le 18, ils vont garder leurs troupeaux sur les terrains communaux, au mont "sous les Baissses" (Le Planeau).L'après-midi, Maximin cherche à lier conversation. Mélanie n'y tient pas pourtant ils sont tous les deux du même village : Corps. Ils décident de venir demain au même endroit garder ensemble le troupeau. Garder le troupeau Donc, le samedi 19 septembre 1846, de bon matin, les deux entants gravissent les pentes du mont sous-les-Baisses, chacun poussant son troupeau de quatre vaches, avec en plus, pour Maximin, sa chèvre et son chien Loulou. Le soleil resplendit sur les alpages. Au milieu de la journée, l'Angélus sonne, tout en bas, au clocher de l'église du village. Alors les bergers mènent leurs vaches vers "la fontaine des bêtes", une petite mare que forme le ruisseau dévalant le ravin de la Sézia.Puis ils les mènent vers une prairie qu'on appelle le chômoir , sur les pentes du Mont Gargas. Il fait chaud, les bêtes se mettent à ruminer.Maximin et Mélanie remontent la combe jusqu'à la "fontaine des hommes ".

Près de la source, ils prennent leur repas: du pain avec un morceau de tomme. Des petits bergers qui "gardent" plus bas les rejoignent, l'on fait causette. Après leur départ, Maximin et Mélanie franchissent le ruisseau et descendent de quelques pas vers deux bancs de pierres empilées, près de la cuvette sèche d'une source tarie: c'est la "petite fontaine". Mélanie pose son petit sac par terre, et Maximin sa blouse et son goûter sur une pierre.


Apparition d'un globe de feu puis de la Sainte Vierge

 

Contrairement à leurs habitudes, les deux enfants s'étendent sur l'herbe et s'endorment.Brusquement, Mélanie se réveille et secoue Maximin ! "Mémin, Mémin, viens vite, que nous allions voir nos vaches... Je ne sais pas où elles sont!" Rapidement, ils montent la pente opposée au Gargas. Se retournant, ils aperçoivente tout l'alpage: leurs vaches sont là, ruminant tranquillement. Les deux bergers sont rassurés. Mélanie commence à redescendre. À mi-pente, elle s'immobilise et, d'étonnement, elle lâche son bâton:
"Ménin, regarde voir, là, une clarté!"
Près de la petite source, sur l'un des bancs de pierre... un globe de feu.
"C'est comme si le soleil était tombé là".
Pourtant le soleil continue de briller dans un ciel sans nuages.
Maximin accourt en criant: "Où est-elle? Où est-elle?"[cette clarté]
Mélanie tend le doigt vers le fond du ravin où ils ont dormi.
Maximin s'arrête près d'elle, figé de crainte, et lui dit:
"Garde ton bâton, va! Moi, je garde le mien et je lui donne un bon coup s' il nous fait quelque chose".
La clarté bouge, remue, tournoie sur elle-même.
Les mots manquent aux deux enfants pour signifier l'impression de vie que rayonne de ce globe de feu.
Une femme y apparaît, assise, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux, dans une attitude de profonde tristesse.

La belle dame La belle dame se lève. Eux n'ont pas bougé.  Elle leur dit en français:  Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.  Alors, ils descendent vers elle. Ils la regardent. Elle ne cesse de pleurer. "On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait sauvée dans la montagne pour pleurer". La belle dame est grande et toute de lumière. Elle est vêtue comme les femmes de la région: longue robe, grand tablier à la taille, fichu croisé et noué dans le dos, bonnet de paysanne. Des roses couronnent sa tête, bordent son fichu et ornent ses chaussures.

A son front le lumière étincelle comme un diadème. Sur ses épaules pèse une lourde chaîne. Une chaîne plus fine retient sur sa poitrine un crucifix éblouissant, avec d'un côté un marteau, de l'autre des tenailles. La Belle Dame parle aux deux bergers. " Elle a pleuré tout le temps qu'elle nous a parlé". Ensemble, ou séparément, les deux enfants redisent les mêmes paroles avec de légères variantes qui n'affectent pas le sens. Et cela, quels que soient leurs interlocuteurs: pèlerins ou simples curieux, notables ou ecclésiastiques, enquêteurs ou journalistes. Qu'ils soient favorables, sans préventions ou malveillants, voici ce qui est transmis:  Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. "Nous l'écoutions, nous ne pensions à rien".

La Vierge Marie: "Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forçée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je me puis le MAINTENIR".

Depuis le temps que je souffre pour vous!

Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous. Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder! C'est ça qui appesantit tant le bras de mon fils.  Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon fils.  Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'avais fait voir l'an passé par les pommes de terre: et vous n'en avez pas fait cas! Au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous y mettiez le nom de mon fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus."

Le mot "pommes de terre" intrigue Mélanie. En patois, on dit "là truffa". Et le mot "pommes" n'évoque pour elle que le fruit du pommier. Elle se tourne donc vers Maximin pour lui demander une explication. Mais la dame la prévient:

Vous ne comprenez pas, mes enfants? Je m'en vais vous le dire autrement. Si la recolta se gasta nei rien qué per vous aoutres. Vous laiéou fa véire l'an passa per là truffà...etc...  Ayant repris ces dernières phrases en patois de Corps, celui parlé couramment par Maximin et Mélanie, la Belle Dame poursuit, toujours en patois:  Si ava de bla, foou pas lou semena..  Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront, et ce qui viendra tombera en poussière quand vous le battrez.

Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront.Soudain la Belle Dame continue à parler, mais seul Maximin l'entend; Mélanie voit remuer ses lèvres mais ne l'entend pas. Quelques instants plus tard, Mélanie, à son tour, peut l'écouter, tandis que Maximin, que n'entend plus rien, fait tourner son chapeau au sommet de son bâton ou, de l'autre extrémité, pousse devant lui de petites pierres. "Pas une n'a touché les pieds de la Belle Dame!" s'excusera-t-il, quelques jours plus tard. "Elle m'a dit quelque chose en me disant:

Tu ne diras pas ça, ni ça.

Après je n'entendais rien, et pendant ce temps, je m'amusais.

Ainsi la Belle Dame a parlé en secret à Maximin puis à Mélanie.

Et de Nouveau, tous les deux ensemble saisissent ses paroles:

Si ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.

Faites-vous bien votre prière, mes petits?

"Pas guère, Madame" répondent les deux enfantis.

Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin,

ne diriez-vous qu'un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage. L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été. L'hiver; quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens.  N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes petits ?  "Non, madame" réspondent-ils.  Alors elle s'adresse à Maximin

Mais toi, mon petit, tu dois bien en avoir vu, une fois, vers le Coin, avec ton papa. Le maître du champ dit à ton papa d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Il prit deux, trois épis dans sa main, les frotta, et tout tomba en poussière. En vous en retournant quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, ton papa te donna un morceau de pain en te disant: "Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, que ne je sais pas qui va en manger l'an que vient si le blé continue comme ça".Maximin répond:  "C'est bien vrai, Madame, je m'en souviens maintenant, tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas". Et la Belle Dame de conclure non en patois, mais en français:  Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple.


Le jugement de l'Eglise

 

Le 19 septembre 1851, Mgr. Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble, publie enfin son "mandement doctrinal".  En voici le passage essentiel:  "Nous jugeons que l'apparition de la Sainte Vierge à deux bergers, le 19 septembre 1846, sur une montagne de la chaîne des Alpes, située dans la paroisse de La Salette, de l'archiprêtré de Corps, porte en elle-même tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire indubitable et certaine

 


Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Sainte Montagne de La Salette

 

 

Maximin remplace un berger malade A la mi-septembre 1846, un paysan des Ablandins, Pierre Selme, a son berger malade. Il descend à Corps, chez son ami, le charron Giraud: "Prête-moi ton Maximin pour quelques jours..." "Mémin, berger? Il est bien trop étourdi pour ça!".Mais ils discutent et le 14 septembre, voici le jeune Maximin aux Ablandins, l'un des hameaux du village de La Salette. Le 17, il aperçoit Mélanie dans le village. Le 18, ils vont garder leurs troupeaux sur les terrains communaux, au mont "sous les Baissses" (Le Planeau).

L'après-midi, Maximin cherche à lier conversation. Mélanie n'y tient pas pourtant ils sont tous les deux du même village : Corps. Ils décident de venir demain au même endroit garder ensemble le troupeau.

Garder le troupeau Donc, le samedi 19 septembre 1846, de bon matin, les deux entants gravissent les pentes du mont sous-les-Baisses, chacun poussant son troupeau de quatre vaches, avec en plus, pour Maximin, sa chèvre et son chien Loulou. Le soleil resplendit sur les alpages. Au milieu de la journée, l'Angélus sonne, tout en bas, au clocher de l'église du village. Alors les bergers mènent leurs vaches vers "la fontaine des bêtes", une petite mare que forme le ruisseau dévalant le ravin de la Sézia.

Puis ils les mènent vers une prairie qu'on appelle le chômoir , sur les pentes du Mont Gargas. Il fait chaud, les bêtes se mettent à ruminer.Maximin et Mélanie remontent la combe jusqu'à la "fontaine des hommes ".
Près de la source, ils prennent leur repas: du pain avec un morceau de tomme. Des petits bergers qui "gardent" plus bas les rejoignent, l'on fait causette. Après leur départ, Maximin et Mélanie franchissent le ruisseau et descendent de quelques pas vers deux bancs de pierres empilées, près de la cuvette sèche d'une source tarie: c'est la "petite fontaine". Mélanie pose son petit sac par terre, et Maximin sa blouse et son goûter sur une pierre.


Apparition d'un globe de feu puis de la Sainte Vierge

 

Contrairement à leurs habitudes, les deux enfants s'étendent sur l'herbe et s'endorment.Brusquement, Mélanie se réveille et secoue Maximin ! "Mémin, Mémin, viens vite, que nous allions voir nos vaches... Je ne sais pas où elles sont!" Rapidement, ils montent la pente opposée au Gargas. Se retournant, ils aperçoivente tout l'alpage: leurs vaches sont là, ruminant tranquillement. Les deux bergers sont rassurés. Mélanie commence à redescendre. À mi-pente, elle s'immobilise et, d'étonnement, elle lâche son bâton:
"Ménin, regarde voir, là, une clarté!"
Près de la petite source, sur l'un des bancs de pierre... un globe de feu. "C'est comme si le soleil était tombé là". Pourtant le soleil continue de briller dans un ciel sans nuages.  Maximin accourt encriant:"Où est-elle? Où est-elle?"[cette clarté]
Mélanie tend le doigt vers le fond du ravin où ils ont dormi.
Maximin s'arrête près d'elle, figé de crainte, et lui dit: "Garde ton bâton, va! Moi, je garde le mien et je lui donne un bon coup s' il nous fait quelque chose".
La clarté bouge, remue, tournoie sur elle-même.
Les mots manquent aux deux enfants pour signifier l'impression de vie que rayonne de ce globe de feu.
Une femme y apparaît, assise, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux, dans une attitude de profonde tristesse.

La belle dame La belle dame se lève. Eux n'ont pas bougé.  Elle leur dit en français:  Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.  Alors, ils descendent vers elle. Ils la regardent. Elle ne cesse de pleurer. "On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait sauvée dans la montagne pour pleurer". La belle dame est grande et toute de lumière. Elle est vêtue comme les femmes de la région: longue robe, grand tablier à la taille, fichu croisé et noué dans le dos, bonnet de paysanne. Des roses couronnent sa tête, bordent son fichu et ornent ses chaussures.

A son front le lumière étincelle comme un diadème. Sur ses épaules pèse une lourde chaîne. Une chaîne plus fine retient sur sa poitrine un crucifix éblouissant, avec d'un côté un marteau, de l'autre des tenailles. La Belle Dame parle aux deux bergers. " Elle a pleuré tout le temps qu'elle nous a parlé". Ensemble, ou séparément, les deux enfants redisent les mêmes paroles avec de légères variantes qui n'affectent pas le sens. Et cela, quels que soient leurs interlocuteurs: pèlerins ou simples curieux, notables ou ecclésiastiques, enquêteurs ou journalistes. Qu'ils soient favorables, sans préventions ou malveillants, voici ce qui leus est transmis:  Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. "Nous l'écoutions, nous ne pensions à rien".

La Vierge Marie: "Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forçée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je me puis le MAINTENIR".

Depuis le temps que je souffre pour vous!
Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous. Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder! C'est ça qui appesantit tant le bras de mon fils.  Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon fils.  Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'avais fait voir l'an passé par les pommes de terre: et vous n'en avez pas fait cas! Au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous y mettiez le nom de mon fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus."

Le mot "pommes de terre" intrigue Mélanie. En patois, on dit "là truffa". Et le mot "pommes" n'évoque pour elle que le fruit du pommier. Elle se tourne donc vers Maximin pour lui demander une explication. Mais la dame la prévient:

Vous ne comprenez pas, mes enfants? Je m'en vais vous le dire autrement. Si la recolta se gasta nei rien qué per vous aoutres. Vous laiéou fa véire l'an passa per là truffà...etc...  Ayant repris ces dernières phrases en patois de Corps, celui parlé couramment par Maximin et Mélanie, la Belle Dame poursuit, toujours en patois:  Si ava de bla, foou pas lou semena..  Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront, et ce qui viendra tombera en poussière quand vous le battrez.

Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront.Soudain la Belle Dame continue à parler, mais seul Maximin l'entend; Mélanie voit remuer ses lèvres mais ne l'entend pas. Quelques instants plus tard, Mélanie, à son tour, peut l'écouter, tandis que Maximin, que n'entend plus rien, fait tourner son chapeau au sommet de son bâton ou, de l'autre extrémité, pousse devant lui de petites pierres. "Pas une n'a touché les pieds de la Belle Dame!" s'excusera-t-il, quelques jours plus tard. "Elle m'a dit quelque chose en me disant:

Tu ne diras pas ça, ni ça.

Après je n'entendais rien, et pendant ce temps, je m'amusais. Ainsi la Belle Dame a parlé en secret à Maximin puis à Mélanie. Et de Nouveau, tous les deux ensemble saisissent ses paroles:

Si ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé  et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.

Faites-vous bien votre prière, mes petits?  "Pas guère, Madame" répondent les deux enfantis.

Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous qu'un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire.
Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage. L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été. L'hiver; quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens.  N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes petits ?  "Non, madame" réspondent-ils.  Alors elle s'adresse à Maximin:

Mais toi, mon petit, tu dois bien en avoir vu, une fois, vers le Coin, avec ton papa. Le maître du champ dit à ton papa d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Il prit deux, trois épis dans sa main, les frotta, et tout tomba en poussière. En vous en retournant quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, ton papa te donna un morceau de pain en te disant:  "Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, que ne je sais pas qui va en manger l'an que vient si le blé continue comme ça".Maximin répond:  "C'est bien vrai, Madame, je m'en souviens maintenant, tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas". Et la Belle Dame de conclure non en patois, mais en français:  Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple.


Le jugement de l'Eglise

 

 

Le 19 septembre 1851, Mgr. Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble, publie enfin son "mandement doctrinal".  En voici le passage essentiel:  "Nous jugeons que l'apparition de la Sainte Vierge à deux bergers, le 19 septembre 1846, sur une montagne de la chaîne des Alpes, située dans la paroisse de La Salette, de l'archiprêtré de Corps, porte en elle-même tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire indubitable et certaine".

Le retentissement de ce mandement est considérable. De nombreux évêques le font tire dans les paroisses de leurs diocèses. La presses s'en empare pour le meilleur ou pour le pire.
Traduit en plusieurs langues, il paraît notamment dans l'Osservatore Romano du 4 juin 1852.

Les lettres de félicitations affluent à l'évêché de Grenoble.L'expérience et le sens pastoral de Philibert de Bruillard ne s'arrêtent pas là. Le 1er. mai 1852, il publie un nouveau mandement annonçant la construction d'un sanctuaire sur la montagne de La Salette et la création d'un corps de missionnaires diocésains qu'il nomme "les Missionnaires de Notre Dame de La Salette". Mais il ajoute: "La Sainte Vierge a apparu à La Salette pour l'univers entier, qui peut en douter?"
L'avenir allait confirmer et dépasser ces attentes. Le relais étant assuré, on peut dire que Maximin et Mélanie ont rempli leur mission.
Le 19 septembre 1855, Mgr. Ginoulhiac, nouvel évêque de Grenoble, résumait ainsi la situation: "La mission des bergers est finie, celle de l'Église commence".

Innombrables sont aujourd'hui les hommes et les femmes de tous pays qui ont trouvé dans le message de La Salette le chemin de La conversion, l'approfondissement de leur foi, le dynamisme pour la vie quotidienne, les raisons de leur engagement avec le Christ au service de Dieu et des hommes.


Le Pèlerinage de La Salette

 

La Salette est situé en pleine montagne, à 1800 mètres d'altitude, dans les Alpes françaises. Le Sanctuaire et son hotellerie sont confiés par le diocèse de Grenoble à l'Association des Pèlerins de La Salette. Les Missionnaires et les Soeurs de Notre Dame de La Salette en assurent l'animation et le fonctionnement avec l'aide des chapelains, prêtres diocésains et religieux, des religieuses et des laïcs. Ceux-ci tiennent une grande place: associés à la pastorale, salariés des différents services, et nombreux bénévoles de toutes nationalités. La journée est rythmée par la messe et les offices du matin et du soir, les veillées et les processions, le chapelet et les chemins de croix, sans oublier la prière silencieuse toujours possible dans la montagne ou les oratoires.

Le retentissement de ce mandement est considérable. De nombreux évêques le font tire dans les paroisses de leurs diocèses. La presses s'en empare pour le meilleur ou pour le pire.
Traduit en plusieurs langues, il paraît notamment dans l'Osservatore Romano du 4 juin 1852.

Les lettres de félicitations affluent à l'évêché de Grenoble.L'expérience et le sens pastoral de Philibert de Bruillard ne s'arrêtent pas là. Le 1er. mai 1852, il publie un nouveau mandement annonçant la construction d'un sanctuaire sur la montagne de La Salette et la création d'un corps de missionnaires diocésains qu'il nomme "les Missionnaires de Notre Dame de La Salette". Mais il ajoute: "La Sainte Vierge a apparu à La Salette pour l'univers entier, qui peut en douter?"
L'avenir allait confirmer et dépasser ces attentes. Le relais étant assuré, on peut dire que Maximin et Mélanie ont rempli leur mission. Le 19 septembre 1855, Mgr. Ginoulhiac, nouvel évêque de Grenoble, résumait ainsi la situation: "La mission des bergers est finie, celle de l'Église commence".

Innombrables sont aujourd'hui les hommes et les femmes de tous pays qui ont trouvé dans le message de La Salette le chemin de La conversion, l'approfondissement de leur foi, le dynamisme pour la vie quotidienne, les raisons de leur engagement avec le Christ au service de Dieu et des hommes.


Le Pèlerinage de La Salette
La Salette est situé en pleine montagne, à 1800 mètres d'altitude, dans les Alpes françaises. Le Sanctuaire et son hotellerie sont confiés par le diocèse de Grenoble à l'Association des Pèlerins de La Salette. Les Missionnaires et les Soeurs de Notre Dame de La Salette en assurent l'animation et le fonctionnement avec l'aide des chapelains, prêtres diocésains et religieux, des religieuses et des laïcs. Ceux-ci tiennent une grande place: associés à la pastorale, salariés des différents services, et nombreux bénévoles de toutes nationalités. La journée est rythmée par la messe et les offices du matin et du soir, les veillées et les processions, le chapelet et les chemins de croix, sans oublier la prière silencieuse toujours possible dans la montagne ou les oratoires.

 

 

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Published by Sur les Pas des Saints - dans Sainte Vierge Marie
19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 21:25

L'apparition du 19 septembre 1846


Notre Dame de la Salette


Le 19 septembre 1846 sur les pentes du mont Planeau à près de 1800 m d'altitude deux enfants bergers, Mélanie et Maximin, illettrés et pauvres jouent à faire un paradis avec les fleurs de la montagne. Après avoir partagé un frugal repas vers midi ils s'endorment au soleil, puis recherchent leurs vaches éloignées et voient une grande clarté, une sorte de globe de feu tournoyer d'un éclat insoutenable. Dans la lumière apparaît une femme assise sur une pierre dans le paradis des enfants, les coudes sur les genoux, les mains lui ouvrant le visage. Elle pleure. Elle ressemble, au dire de Maximin, à une pauvre mère que ses fils auraient battue. " Avancez, mes enfants, n'ayez point peur. Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle. " Se levant elle ressemble à une servante (bonnet, fichu, tablier) qui serait reine. Sa tête s'orne d'un diadème de rayons, sa robe est pailletée d'étoiles. Elle cache les mains dans ses manches, serrant contre Elle le crucifix vivant qu'Elle porte sur la poitrine suspendue à une chaîne. Aux extrémités de la traverse de la croix sont visibles un marteau et des tenailles entrouvertes. Elle porte une guirlande de roses jouxtant une chaîne sur ses épaules. Elle pleure abondamment.


La Dame
leur parle " Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils : il est si fort et si pesant que je ne puis le maintenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres… Vous n'en faites pas de cas " Elle indique les deux choses qui appesantissent le bras de son Fils : le travail du dimanche et les jurons grossiers des charretiers. Elle se plaint des gens qui manquent la messe… Viendront des châtiments divins redoutables pour les paysans : pommes gâtées, semences mangées par des bêtes, blés en poussière, noix mauvaises, raisins pourris, famines… convulsions de petites enfants, qui se sont réalisés. Pourtant la Dame promet la postérité si les cœurs changent. " S'ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées par les terres."


"Se convertir, c'est déclouer Jésus de la croix " dira le Curé d'Ars. Elle interroge ensuite les enfants "Faites-vous bien votre prière ? " Elle leur recommande de la faire soir et matin. La Vierge Marie nous montre la chaîne qui, un jour, doit enchaîner Satan, c'est le collier de roses, le rosaire qui doit lier l'ennemi. A la Salette elle vient nous apprendre que seul le chapelet nous donnera la victoire. Après leur avoir confié un secret à chacun la Vierge Marie, ses pieds ne touchant plus terre leur dit et redit " mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple  "

Association Bannières 2000 Tome II P. 150

 


 

 

Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Sainte Montagne de La Salette


Maximin remplace un berger malade.


A la mi-septembre 1846, un paysan des Ablandins, Pierre Selme, a son berger malade. Il descend à Corps, chez son ami, le charron Giraud: "Prête-moi ton Maximin pour quelques jours..." "Mémin, berger? Il est bien trop étourdi pour ça!".Mais ils discutent et le 14 septembre, voici le jeune Maximin aux Ablandins, l'un des hameaux du village de La Salette. Le 17, il aperçoit Mélanie dans le village. Le 18, ils vont garder leurs troupeaux sur les terrains communaux, au mont "sous les Baissses" (Le Planeau).


L'après-midi, Maximin cherche à lier conversation. Mélanie n'y tient pas pourtant ils sont tous les deux du même village : Corps. Ils décident de venir demain au même endroit garder ensemble le troupeau. Garder le troupeau


Donc, le samedi 19 septembre 1846, de bon matin, les deux enfants gravissent les pentes du mont sous-les-Baisses, chacun poussant son troupeau de quatre vaches, avec en plus, pour Maximin, sa chèvre et son chien Loulou. Le soleil resplendit sur les alpages. Au milieu de la journée, l'Angélus sonne, tout en bas, au clocher de l'église du village. Alors les bergers mènent leurs vaches vers "la fontaine des bêtes", une petite mare que forme le ruisseau dévalant le ravin de la Sézia. 


Puis ils les mènent vers une prairie qu'on appelle le chômoir , sur les pentes du Mont Gargas. Il fait chaud, les bêtes se mettent à ruminer.Maximin et Mélanie remontent la combe jusqu'à la "fontaine des hommes ".


Près de la source, ils prennent leur repas: du pain avec un morceau de tomme. Des petits bergers qui "gardent" plus bas les rejoignent, l'on fait causette. Après leur départ, Maximin et Mélanie franchissent le ruisseau et descendent de quelques pas vers deux bancs de pierres empilées, près de la cuvette sèche d'une source tarie: c'est la "petite fontaine". Mélanie pose son petit sac par terre, et Maximin sa blouse et son goûter sur une pierre.

Apparition d'un globe de feu puis de la Sainte Vierge


Contrairement à leurs habitudes, les deux enfants s'étendent sur l'herbe et s'endorment.Brusquement, Mélanie se réveille et secoue Maximin ! "Mémin, Mémin, viens vite, que nous allions voir nos vaches... Je ne sais pas où elles sont!" Rapidement, ils montent la pente opposée au Gargas. Se retournant, ils aperçoivente tout l'alpage: leurs vaches sont là, ruminant tranquillement. Les deux bergers sont rassurés. Mélanie commence à redescendre. À mi-pente, elle s'immobilise et, d'étonnement, elle lâche son bâton:


"Ménin, regarde voir, là, une clarté!"


 
Près de la petite source, sur l'un des bancs de pierre... un globe de feu.

"C'est comme si le soleil était tombé là". Pourtant le soleil continue de briller dans un ciel sans nuages. Maximin accourt en criant: "Où est-elle? Où est-elle?"[cette clarté] Mélanie tend le doigt vers le fond du ravin où ils ont dormi. Maximin s'arrête près d'elle, figé de crainte, et lui dit :


"Garde ton bâton, va! Moi, je garde le mien et je lui donne un bon coup s' il nous fait quelque chose".


La clarté bouge, remue, tournoie sur elle-même
.


Les mots manquent aux deux enfants pour signifier l'impression de vie que rayonne de ce globe de feu.


Une femme y apparaît, assise, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux, dans une attitude de profonde tristesse.


La belle dame se lève. Eux n'ont pas bougé. Elle leur dit en français:


Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.


Alors, ils descendent vers elle. Ils la regardent. Elle ne cesse de pleurer. "On aurait dit une maman que ses enfants auraient battu et qui se serait sauvée dans la montagne pour pleurer". La belle dame est grande et toute de lumière. Elle est vêtue comme les femmes de la région: longue robe, grand tablier à la taille, fichu croisé et noué dans le dos, bonnet de paysanne. Des roses couronnent sa tête, bordent son fichu et ornent ses chaussures.


A son front le lumière étincelle comme un diadème. Sur ses épaules pèse une lourde chaîne. Une chaîne plus fine retient sur sa poitrine un crucifix éblouissant, avec d'un côté un marteau, de l'autre des tenailles.


La Belle Dame
parle aux deux bergers. " Elle a pleuré tout le temps qu'elle nous a parlé". Ensemble, ou séparément, les deux enfants redisent les mêmes paroles avec de légères variantes qui n'affectent pas le sens. Et cela, quels que soient leurs interlocuteurs: pèlerins ou simples curieux, notables ou ecclésiastiques, enquêteurs ou journalistes. Qu'ils soient favorables, sans préventions ou malveillants, voici ce qui leur est transmis:

Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle.


"Nous l'écoutions, nous ne pensions à rien". 


La Vierge Marie
: "Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forçée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je me puis le MAINTENIR". Depuis le temps que je souffre pour vous!


Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous
.


Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder! C'est ça qui appesantit tant le bras de mon fils.


Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon fils.
Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'avais fait voir l'an passé par les pommes de terre: et vous n'en avez pas fait cas! Au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous y mettiez le nom de mon fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus."


Le mot "pommes de terre" intrigue Mélanie. En patois, on dit "là truffa". Et le mot "pommes" n'évoque pour elle que le fruit du pommier. Elle se tourne donc vers Maximin pour lui demander une explication. Mais la dame la prévient:


Vous ne comprenez pas, mes enfants? Je m'en vais vous le dire autrement
.


Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront.
Soudain la Belle Dame continue à parler, mais seul Maximin l'entend; Mélanie voit remuer ses lèvres mais ne l'entend pas. Quelques instants plus tard, Mélanie, à son tour, peut l'écouter, tandis que Maximin, que n'entend plus rien, fait tourner son chapeau au sommet de son bâton ou, de l'autre extrémité, pousse devant lui de petites pierres. "Pas une n'a touché les pieds de la Belle Dame!" s'excusera-t-il, quelques jours plus tard. "Elle m'a dit quelque chose en me disant:


Tu ne diras pas ça, ni ça.
Après je n'entendais rien, et pendant ce temps, je m'amusais.


Ainsi la Belle Dame a parlé en secret à Maximin puis à Mélanie.


Et de Nouveau, tous les deux ensembles saisissent ses paroles:


S'ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres.


Faites-vous bien votre prière, mes petits?


"Pas guère, Madame" répondent les deux enfants.


Ah! Mes petits, il faut bien la faire, soir et matin,
ne diriez-vous qu'un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je vous salue) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage. L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été. L'hiver; quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens. N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes petits ?


"Non, madame" répondent-ils. Alors elle s'adresse à Maximin:


Mais toi, mon petit, tu dois bien en avoir vu, une fois, vers le Coin, avec ton papa. Le maître du champ dit à ton papa d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Il prit deux, trois épis dans sa main, les frotta, et tout tomba en poussière. En vous en retournant quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, ton papa te donna un morceau de pain en te disant: "Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, que ne je sais pas qui va en manger l'an que vient si le blé continue comme ça"
. Maximin répond: "C'est bien vrai, Madame, je m'en souviens maintenant, tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas". Et la Belle Dame de conclure non en patois, mais en français:


Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple.

 


 

 

Maximin Giraud est né à Corps, le 26 août 1835. Sa mère Anne-Marie Templier est du pays. Son père Germain Giraud est venu d'un canton proche. Maximin n'a que dix-sept mois lorsque sa mère meurt, laissant aussi une fille de huit ans, Angélique. Peu après, Monsieur Giraud se remarie. Maximin va pousser vaille que vaille: le charron est à l'atelier, ou au bistrot; sa femme n'a pas d'attirance pour ce gamin vif, insouciant, que ne traîne pas à la maison, préférant se balader dans les rues de Corps autour des diligences et des pataches, ou courir les chemins avec sa chèvre et son chien. Le gamin est volontiers espiègle. L'oeil vif sous une tignasse noire, et la langue bien pendue. Pendant l'Apparition, tandis que la Belle Dame s'adresse à Mélanie, il fait tourner son chapeau sur le sommet de son bâton, ou, de l'autre bout, pousse des cailoux vers les pieds de la Belle Dame. "Pas un ne l'a touchée!" répondra-t-il sans gêne aux enquêteurs. Cordial dès qu'il se sent vraiment aimé. Malicieux quand on veut le récupérer.

Son adolescence a été difficile. Dans les trois années qui suivent celle de l'Apparition, il perd son demi frère Jean-François, sa belle-mère Marie Court et son père le charron Giraud. Il est mis sous la tutelle du frère de sa mère, l'oncle Templier, homme rude et intéressé. A l'école, ses progrès sont modestes. La Soeur Sainte Thècle qui veille sur lui l'appelle "le mouvement perpétuel." Ajoutez à cela les pressions exercées par les pèlerins et les curieux.

Dans ces circonstances, quelques illuminés légitimistes, partisans d'un soi-disant fils de Louis XVI, veulent l'utiliser à des fins politiques. Maximin les mystifie avec des balivernes. Contre les conseils du curé de Corps et outrepassant l'interdiction de l'évêque de Grenoble, ils emmènent l'adolescent à Ars. Celui-ci n'aime pas leur compagnie mais apprécie l'occasion de voir du pays. ils sont reçus par l'imprévisible abbé Raymond, qui, d'entrée, traite La Salette de supercherie et les voyantes de menteurs.

Durant la matinée du 25 septembre 1850, le curé d'Ars rencontre deux fois Maximin, dans la sacristie puis au confessional, mais sans confession. Qu'a pu ranconter l'adolescent exaspéré? Le résultat est que durant des années le saint curé ne cessera de douter et de souffrir.

Après le mandement du 19 septembre 1851, il renverra ses interlocuteurs au jugement de l'évêque responsable. Il mettra plusieurs années avant d'y acquiescer lui-même, et de retrouver la paix. Quant à Maximin, tout en affirmant qu'il ne s'est jamais démenti il aura bien du mal à justifier son comportement. Il suffit d'énumérer les lieux où il est passé pour réaliser à quel point le jeune homme a été trimballé. Du petit séminaire de Grenoble ( Le Rondeau) à la Grande Chartreuse, de la cure de Seyssin à Rome. De Dax et Aire-sur-Adour au Vésinet, puis au collège de Tonnerre, à Petit Juy en Josas près de Versailles et à Paris. Séminariste, aide dans un hospice, étudiant en médecine, ratant son baccalauréat, il travaille dans une pharmacie, s'engage comme zouave pontifical, résilie son contrat au bout de six mois et retourne à paris. Le jounal "La Vie Parisienne" ayant attaqué La Salette et les deux voyants, Maximin porte plainte et obtient un rectificatif.

En 1866, il publie un opuscule "Ma profession de foi sur l'apparition de Notre Dame de La Salette". Durant cette période, M. et Mme Jourdain, un couple tout dévoué à son service, lui assure un semblant de stabilité et paie ses dettes au risque de se ruiner.

Maximin accepte alors d'être l'associé d'un marchand de liqueurs qui utilise sa notoriété pour augmenter ses ventes. L'imprévoyant Maximin n'y trouve pas son compte. En 1870, il est mobilisé au Fort Barrau à Grenoble. Enfin il rejoint Corps où viennent le retrouver les époux Jourdain. Tous trois vivent pauvrement, aidés par les Pères du Sanctuaire avec l'accord de l'évêché.

En novembre 1874, Maximin monte au pèlerinage de La Salette. Devant un auditoire particulièrement attentif et ému, il refait le récit de l'Apparition comme au premier jour. Ce sera la dernière fois.

Le 2 février 1875, il se rend aussi pour la dernière fois à l'église paroissiale.

Le soir du 1 er mars, Maximin se confesse, reçoit la sainte communion et boit un peu d'eau de La Salette pour avaler l'hostie. Cinq minutes plus tard, il rend son âme à Dieu. Il n'a pas encore quarante ans. Sa dépouille repose au cimetière de Corps mais son coeur est dans la basilique de La Salette près de la console de l'orgue. C'était sa dernière volonté, pour marquer son attachement à l'Apparition :

 "Je crois fermement, même au prix de mon sang, à la célèbre Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Sainte Montagne de La Salette, le 19 septembre 1846, Apparition que j'ai défendue par paroles, par écrits et par souffrances. Dans ces sentiments, je donne mon coeur à Notre Dame de La Salette." Par le même testament, ce pauvre n'avait plus rien à léguer que sa fidélité à la foi de l'Église. Le gamin attachant et instable qu'il est toujours resté, a enfin trouvé, près de la Belle Dame, l'affection et paix de Dieu

 


 

 

MÉLANIE CALVAT Bergère de La Salette (1831-1904)

Mélanie Calvat naquit à Corps (Isère), le 7 novembre 1831. Son père, Pierre Calvat, homme  respecté des gens du pays, inculqua au coeur de sa fille une grande compassion pour Jésus crucifié; mais le travail manquant dans le village, il devait s'absenter souvent pour trouver ailleurs de quoi subvenir aux besoins de la famille.

Sa mère, Julie Barnaud, frivole et négligente de ses devoirs au foyer, aurait voulu entraîner sa fille encore bébé aux danses et divertissements du village. Mais Dieu avait prédisposé cette enfant à une aversion innée pour toutes les vanités mondaines; les cris et les larmes de Mélanie forçaient sa mère à la ramener à la maison. Sa mère se mit à détester sa fille et la chassa de la maison à plusieurs reprises, la pauvre errante trouva sa consolation en Jésus, caché sous les traits d'un aimable enfant Se nommant son frère; Celui-ci Se fit son compagnon dans la solitude des champs et des forêts, la dirigeant jusqu'aux sommets de la vie mystique.

Dès que l'enfant fut en âge, sa mère l'envoyait en service comme bergère chez divers maîtres des régions avoisinantes. Ce fut ainsi qu'elle se trouva sur la montagne de La Salette, en compagnie de Maximin Giraud, où la Reine du ciel leur apparut en pleurs, le 19 septembre 1846. Elle confia aux deux jeunes bergers un message public; puis à Maximin seul, un secret; ensuite à Mélanie un message qu'elle pourrait publier en 1858, ainsi que la Règle qui devait être pratiquée par les futurs fils et filles de l'Ordre de la Mère de Dieu. En même temps elle contemplait dans une vision prophétique la vie et les oeuvres de ces nouveaux Apôtres.

L'Apparition vint bouleverser le mode de vie de celle qui avait passé ses quatorze premières années dans la retraite, loin du monde. La mission de Mélanie fut des plus pénibles. En transmettant les reproches et les volontés du Ciel, l'héroïque messagère se condamna pour la vie aux constantes et vindicatives persécutions d'un certain clergé, trop imbu de lui-même pour recevoir, par l'intermédiaire de cet humble instrument, les remontrances de la Vierge et répondre à Ses désirs. Calomniée, méprisée, méconnue, Mélanie, sans fléchir, travailla néanmoins jusqu'à la fin de sa vie à la formation de l'Ordre des Apôtres. Plusieurs tentatives de fondation, rapidement réduites à néant par un Épiscopat hostile, nous ont valu cependant une précieuse correspondance dans laquelle la Bergère expose, avec une sublime simplicité, l'esprit que la Vierge Marie veut voir régner chez les nouveaux Apôtres.  

Les persécutions condamnèrent Mélanie à une vie errante pour laquelle elle fut, de surcroît, taxée d'inconstance. Partout où elle passa, elle laissa le parfum exquis de toutes les vertus, se distinguant surtout dans la pratique de l'humilité et de l'amour de la croix. Pour préparer la venue des Apôtres des Derniers Temps, Dieu ne pouvait susciter une âme plus crucifiée, plus oublieuse d'elle-même. La Servante de Dieu écrit: «C'est à l'école du Calvaire que l'on apprend la rare science de l'amour des souffrances et du vrai anéantissement de soi.»

Les derniers mois de sa vie, Mélanie les vécut à Altamura, Italie, sous la protection de Mgr Cecchini. C'est là qu'elle mourut en odeur de sainteté dans la nuit du 14 au 15 décembre 1904.


 

 

Le jugement de l'Eglise

Le 19 septembre 1851, Mgr. Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble, publie enfin son "mandement doctrinal".  En voici le passage essentiel:

"Nous jugeons que l'apparition de la Sainte Vierge à deux bergers, le 19 septembre 1846, sur une montagne de la chaîne des Alpes, située dans la paroisse de La Salette, de l'archiprêtré de Corps, porte en elle-même tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire indubitable et certaine".

Le retentissement de ce mandement est considérable.

De nombreux évêques le font tire dans les paroisses de leurs diocèses. La presse s'en empare pour le meilleur ou pour le pire. Traduit en plusieurs langues, il paraît notamment dans l'Osservatore Romano du 4 juin 1852.

Les lettres de félicitations affluent à l'évêché de Grenoble. L'expérience et le sens pastoral de Philibert de Bruillard ne s'arrêtent pas là. Le 1er. mai 1852, il publie un nouveau mandement annonçant la construction d'un sanctuaire sur la montagne de La Salette et la création d'un corps de missionnaires diocésains qu'il nomme "les Missionnaires de Notre Dame de La Salette". Mais il ajoute: "La Sainte Vierge a apparu à La Salette pour l'univers entier, qui peut en douter?"

L'avenir allait confirmer et dépasser ces attentes. Le relais étant assuré, on peut dire que Maximin et Mélanie ont rempli leur mission.

Le 19 septembre 1855, Mgr. Ginoulhiac, nouvel évêque de Grenoble, résumait ainsi la situation: "La mission des bergers est finie, celle de l'Église commence".

Innombrables sont aujourd'hui les hommes et les femmes de tous pays qui ont trouvé dans le message de La Salette le chemin de La conversion, l'approfondissement de leur foi, le dynamisme pour la vie quotidienne, les raisons de leur engagement avec le Christ au service de Dieu et des hommes.

Le Pèlerinage de La Salette

 La Salette est situé en pleine montagne, à 1800 mètres d'altitude, dans les Alpes françaises. Le Sanctuaire et son hôtellerie sont confiés par le diocèse de Grenoble à l'Association des Pèlerins de La Salette. Les Missionnaires et les Soeurs de Notre Dame de La Salette en assurent l'animation et le fonctionnement avec l'aide des chapelains, prêtres diocésains et religieux, des religieuses et des laïcs.

Ceux-ci tiennent une grande place: associés à la pastorale, salariés des différents services, et nombreux bénévoles de toutes nationalités. La journée est rythmée par la messe et les offices du matin et du soir, les veillées et les processions, le chapelet et les chemins de croix, sans oublier la prière silencieuse toujours possible dans la montagne ou les oratoires.


 

 

Prières à dire chaque jour de la Neuvaine Souvenez-Vous, ô Notre-Dame de La Salette, véritable Mère de Douleurs, des larmes que Vous avez versées pour moi sur le Calvaire et dans Votre miséricordieuse Apparition ; souvenez-Vous aussi de la peine que Vous prenez toujours pour moi afin de me soustraire aux coups de la justice de Dieu ; et voyez si, après avoir tant fait pour Votre enfant, Vous pouvez maintenant l’abandonner. Ranimé par cette consolante pensée, je viens me jeter à Vos pieds, malgré mes infidélités et mes ingratitudes. Ne repoussez pas ma prière, ô Vierge Réconciliatrice, mais convertissez-moi, faites-moi la grâce d’aimer Jésus par-dessus tout, et de Vous consoler Vous-même par une vie sainte pour que je puisse un jour Vous voir au Ciel. Ainsi soit-il. Je Vous salue Marie, pleine de douleurs, Jésus crucifié est avec Vous ; Vous êtes digne de compassion entre toutes les femmes et digne de compassion est Jésus, le fruit de Vos entrailles. Sainte Marie, Mère de Jésus crucifié, obtenez-nous des larmes, à nous qui avons crucifié Votre Fils, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Répéter trois fois : N-D de La Salette, Réconciliatrice des Pécheurs, priez sans cesse pour nous qui avons recours à Vous.

Mon Jésus, Miséricorde !

Doux Cœur de Marie, soyez mon salut.

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Published by Sur les Pas des Saints - dans Sainte Vierge Marie