Lorsque Dagobert succède à Clotaire II, il conserve Eloi dans sa charge et lui commande la décoration des tombes de sainte Geneviève et de saint Denis. Il réalise aussi des châsses pour saint Germain, saint Piat, saint Séverin, saint Martin et sainte Colombe. Il devient également le conseiller de Dagobert, surnommé le " Salomon des Francs ", qui ne prenait aucune décision importante sans le consulter et, bien qu¹encore laïc, fonde des monastères à Solignac, dans son pays d¹origine, et à Paris, le monastère Saint Martial de la Cité, première abbaye de femmes.
Après la mort de Dagobert, Eloi est ordonné prêtre et deux ans après, le 13 mai 641, il est sacré évêque à Rouen par Dieudonné, évêque du Mans. Il succède à saint Médard au siège épiscopal de Noyon-Tournai, poursuit l¹¦uvre d¹évangélisation de la Frise et continue de fonder des abbayes à Tournai, Noyon et Saint-Quentin.
Il meurt le 1er décembre 660. Apprenant qu¹il allait mourir, la reine détrônée sainte Bathilde, qu¹Eloi avait assistée dans ses épreuves, quitte son abbaye de Chelles pour le rejoindre à ses derniers instants, mais elle n¹arrive que le lendemain de sa mort.
D¹après H. Pourrat, Eloi a fait rédiger la loi franqque avec de beaux règlements sur le respect de la femme, l¹honnêteté du mariage, l¹ordre des successions. Il a poussé son roi à organiser la cité, à la mettre sous la lumière des Evangiles.
Son peuple, il l¹a façonné pour le donner à Dieu. Un peuple formé lui aussi à ses devoirs d¹état par le métier, formé par la famille et par l¹église aux grandes m¦urs, amené à la santé, à l¹aisance, à la joie, un peuple libre, net, doux, éclatant comme l¹or. Des man¦uvres en faire en faire des artisans. Et d¹abord par les progrès du bon ouvrage. Ainsi du fer à cheval, récemment inventé ;bientôt on inventera le collier d¹attelage, de sorte qu¹on pourra mieux charger les bêtes et décharger les esclaves, voire se passer des esclaves. Par l¹atelier, par la maison, par la paroisse, par la famille, par le travail, par la patrie, saint Eloi va changer la vie.
Il a été bien fêté, saint Eloi par tous ces rudes manieurs de marteau, et même aujourd¹hui, il n¹est point oublié. Saint Eloi a su mettre de côté la crosse et le marteau, la foi et le travail. Au XIXème siècle, au temps de la locomotive à vapeur, il est devenu le patron des cheminots. Il est aussi le patron des orfèvres, des laboureurs, des vétérinaires, des selliers et des carrossiersŠ et des mineurs.
Le livre des Bannières p. 198
Association pour le Xve centenaire de la France
" Pour juger de la vie d¹un homme, il faut en observer la fin "
Dernière prière de saint Eloi
" Seigneur, laissez maintenant aller votre serviteur en paix, et n¹entrez point en jugement avec moi ".