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Texte libre

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" Marthe, pensez-vous que la France ait encore un avenir spirituel ?"
Elle a poussé une sorte de cri et a dit : "Ah, ça j'y crois beaucoup !" Elle l'a dit avec une force dans la voix, comme une jaillissement de son coeur....  
PERE BERNARD PEYROUS   

L’arc-en-ciel de la vocation chrétienne est devenu presque infini ; l’éventail des réalisations de la sainteté le sera tout autant.

Mgr Jean-louis Bruguès, o.p. 

 

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"La chose la plus horrible dans notre monde aujourd'hui, c'est la communion
dans la main"
(Mère Teresa, 23 mars 1989, dans The Wanderer, Pakistan).

Texte libre

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Joli chemin n’allonge pas 

 Prière ne retarde pas, 

Et aumône n’appauvrit pas.   

 

Sous le pommier,

Proverbes de la Terre,

par Henri Pourrat,

éd Dominique Martin Maurin 

 

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J'ai rêvé que la vie est joie.
Je me suis réveillé et j'ai vu

que la vie est devoir.
J'ai accompli mon devoir et

j'ai réalisé que le devoir est Joie.  

Tagore 

JMJ SYDNEY 2008
envoyé par Le_Bon_Larron

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 La science prétend aujourd’hui que l’univers est vide et muet Je ne crois pas que l’univers soit muet, je crois plutôt que la science est dure d’oreille…

L’œil qui scrute, qui analyse,
qui dissèque, doit être réconcilié avec l’œil qui vénère et qui contemple…


Il nous faut apprendre maintenant
à vivre en pratiquant à la fois la science et la poésie ;
Il nous faut apprendre à garder 
les deux yeux ouverts en même temps

Hubert Reeves (Il y eut un matin ) 

 


Saint(e)s envoyé par Le_Bon_Larron 
  

Cantique des trois enfants dans la fournaise (Daniel 3, 51 sq, extraits)

Toutes choses germant sur la terre, bénissez le Seigneur !
Sources et fontaines, bénissez le Seigneur !
Vous tous, oiseaux du ciel, bénissez le Seigneur !
Vous tous, bêtes et bestiaux, bénissez le Seigneur !
Vous, enfants des hommes, bénissez le Seigneur !
Vous, saints et humbles de cœur, bénissez le Seigneur !
A Lui haute gloire, louange éternelle!


"Je vous donnerai, dit Jérémie, des pasteurs selon mon coeur." (3,15)

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 22:12

 

Métro : Madeleine - entre 1763 et 1842

 

Construite dans le faubourg Saint-Honoré, l'église de La Madeleine participera à l'extension de la capitale vers l'ouest au milieu du XVIIIème siècle. Elle s'inscrit dans la perspective des deux palais de Gabriel et de la place de la Concorde, sur la rive droite, et du palais Bourbon, sur la rive gauche.

L'esthétique de l'édifice témoigne des hésitations de ses constructeurs, qui accoucheront d'un sanctuaire atypique sans chapelle.

Le premier sanctuaire des lieux, probablement de style gothique, sera probablement construit à hauteur du n° 8 de l'actuel boulevard Malherbes, dans le bourg de La Ville l'Évêque (ou Culture l'Évêque), domaine octroyé à l'évêque de Paris au temps du roi Dagobert. Charles VIII y installera, en 1492, une confrérie dédiée à sainte Marie-Madeleine, qui, de temps immémoriaux, avait été particulièrement honorée dans le bourg.

 

La Grande Mademoiselle, Anne-Marie-Louise d'Orléans, posera la première pierre d'une nouvelle église de style classique le 8 juillet 1659, à l'emplacement du début du boulevard Malesherbes. La Ville l'Évêque, annexé à la Ville de Paris en 1722, bénéficiera du développement du faubourg Saint-Honoré qui abritait alors de somptueuses demeures, notamment l'hôtel d'Évreux habité par Madame de Pompadour. La reconstruction de La Madeleine sera décidée en 1757, à l'emplacement de l'hôtel de Chevigny et des dépendances d'un couvent de bénédictines.

 

Le Premier Architecte du Roi, Jacques-Ange Gabriel, sera chargé de construire la place royale (place de la Concorde actuelle) qui devait abriter la statue de Louis XV. Ses plans, inspirés des projets refusés à l'issu du concours, seront approuvés en 1755. Les travaux dureront huit ans.

Pierre Contant d'Ivry (1698-1777), l'architecte du duc d'Orléans, sera chargé de la construction du monument à l'extrémité de la rue Royale. Louis XV, qui signera les lettres patentes en juin 1757 et février 1763, posera la première pierre de la Madeleine le 3 avril 1763, un an avant que le projet ne soit définitivement arrêté. L'architecte adoptera un plan traditionnel en croix latine, bordé de chapelles et surmonté d'un dôme devant servir de baldaquin à l'autel. La face tournée vers la rue Royale présentera un portique encadré de travées latérales, comme à Saint-Pierre de Rome. Guillaume-Martin Couture (1732-1799), élève de Contant, héritera du chantier à la mort de son maître. Il le conservera jusqu'en 1789 et réduira la taille de la nef pour allonger le choeur, donnant ainsi au bâtiment la forme d'une croix grecque. Il agrandira également le dôme, multipliera les colonnades et élargira le péristyle à toute la façade, bordant la nef de galeries également soutenues par des colonnes corinthiennes.

 

Le financement de la construction sera assuré par Saint-Sulpice, dont la construction sur deux siècles avait nécessité une "loterie de pitié". Les fonds permettront d'élever le portique et de monter certains murs avant la Révolution, qui arrêtera le chantier en 1791. Le sanctuaire du XVIIème siècle sera rasé en 1797. Les pouvoirs publics, ne sachant que faire du bâtiment en construction, imagineront de le transformer en Temple à la Révolution, à proximité de la guillotine, puis salle des commémorations nationales, banque, bibliothèque, bourse, opéra, tribunal de commerce. L'Assemblée Nationale s'installera au Palais Bourbon, derrière un péristyle inspiré de La Madeleine, en 1803-1807.

Napoléon Ier, qui songera à en faire un temple à la gloire des armées françaises, imposera Vignon au jury qui avait choisi Beaumont en 1806, à l'issue d'un concours ayant réuni 82 concurrents. L'architecte désigné détruira tout, conservant les colonnes pour son temple romain.

 

Louis XVIII, qui redonnera au chantier sa destination religieuse, souhaitera y commémorer les Bourbons guillotinés sur la place de la Concorde. La construction de la chapelle expiatoire du square Louis XVI, en 1825, rendra l'édifice au culte de sainte Madeleine. Huvé reprendra le chantier à la mort de Vignon, en 1828, en dépit des difficultés financières. La Monarchie de Juillet décidera d'en faire, en 1830, un sanctuaire de la réconciliation nationale. Les voûtes seront achevées en 1831.

 

Préféré à Rude et à Pradier, parmi les vingt-sept concurrents du concours de 1828-1829, Lemaire achèvera en 1833 le haut relief du fronton représentant le Jugement Dernier. Il offrira sa maquette au musée de Valenciennes, plutôt qu'à Louis-Philippe qui l'avait demandée. Le Christ est entouré de deux anges. A sa gauche, l'archange saint Michel chasse les réprouvés, personnifiés par les Vices. De l'autre côté, les Vertus conduisent les élus. Marie-Madeleine, agenouillée à droite avec les réprouvés, exprime ainsi la repentance qui est une constante du programme iconographique. La dédicace latine D.O.M. SVB. INVOCAT S. MAR. MAGDALENÆ indique : Au Dieu tout puissant et très grand, sous l'invocation de sainte Marie-Madeleine. Certains contemporains de Lemaire jugeront déplacée l'attitude de Marie-Madeleine, avec de son "oeil ardent" et son "vêtement impudique".

 

L'escalier, au nord et au sud, compte vingt-huit marches. Les portes de bronze, exécutées par Henri de Triqueti en 1841, sont ornées de reliefs sculptés. Les niches extérieures renferment trente-deux statues de saints et de saintes, sculptées notamment par Bosio, Antoine Laurent d'Antan (dit l'Aîné), Duret et Nicolas Bernard Raggi.

 

La conception intérieure de La Madeleine rappelle les volumes intérieurs des édifices antiques, notamment ceux des salles des thermes romains. Les trois travées carrées de la nef, encadrées de deux demi travées, sont couvertes de coupoles surbaissées à caissons qui dispensent un faible éclairage zénithal, comme au Panthéon de Rome. La Madeleine présente un plan basilical traditionnel. L'ordre corinthien colossal de la nef s'appuie sur un haut piédestal, qui dissimule une galerie de circulation. Vignon compensera l'absence de bas-côtés et élargira l'effet visuel en installant entre les colonnes détachées de l'ordre corinthien et sur le même piédestal, un ordre ionique plus petit, à sept travées. Cette colonnade ionique, qui délimite une tribune, forme au centre l'avant-corps d'une chapelle ornée d'une statue en marbre blanc de Carrare : Sainte Amélie, par Théophile Bra, Le Sauveur, par Francisque Duret, Sainte Clotilde, par Barye, le Mariage de la Vierge, par James Pradier, le Baptême du Christ, par François Rude.

 

Le Ravissement de sainte Marie-Madeleine du maître-autel sera exécuté par Marochetti entre 1835 et 1857.

 

La vie de la sainte, représentée sur les plein-cintres des arcs latéraux au-dessus des chapelles de la nef, sera peinte par Victor Schnetz, Auguste Couder, François Bouchot, Léon Cogniet, Alexandre Denis Able de Pujol et Emile Signol. Le choeur est couvert d'un cul-de-four, peint par Ziegler en 1835-1837, représentant l'Histoire et la Glorification du Christianisme.

 

L'autel est installé dans l'interruption du piédestal. L'entablement ionique porte une troisième galerie de circulation, invisible du bas, sous un mur panneauté de marbre. La corniche très saillante de l'ordre corinthien supporte les arcs en plein cintre des coupoles et des lunettes semi circulaires. Huvé fera peindre les six panneaux de la vie de sainte Marie-Madeleine à la place des fenêtres prévues par Vignon pour éclairer le sanctuaire. L'ordre ionique, répété tout autour du choeur, était surmonté du même mur à panneaux de marbre que dans la nef. Ils seront remplacés par la mosaïque de Lameire.

 

Réalisé en une durée courte, sous le règne de Louis-Philippe, le décor intérieur de La Madeleine présente une grande unité esthétique. Les marbres de formes géométriques assez simples (cercles, carrés, rectangles et losanges), choisis dans une palette de couleurs ocre et rouge opposées au bleu et au violet, sont soulignés d'un filet doré. Ils proviennent des Pyrénées, d'Italie pour Carrare et de Belgique pour Ria. Huvé, qui imaginera de cerner les larges panneaux de tons chauds de bandes de marbre violacé, répétera ce processus au-dessus des ordres classiques pour prolonger l'élancement des colonnes.

 

Le mobilier de La Madeleine, d'une remarquable unité stylistique, est typique de la Restauration. Les menuisiers qui fabriqueront les confessionnaux, la chaire à prêcher et le dossier du banc d'oeuvre, auront recours aux mêmes doreurs que les architectes.

 

L'église sera inaugurée le 24 juillet 1842, jour de la sainte Marie-Madeleine. Le grand orgue, de Cavaillé-Coll, installé en 1846, aura pour titulaire Camille Saint-Saëns (1858) et Gabriel Fauré (1896).

 

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Published by Sur les Pas des Saints - dans Sainte Marie Madeleine