Rosaire avec Jeanne d’Arc
Le rosaire est une école de perfection. Il nous montre comment a vécu « Dieu fait homme », notre Sauveur, comment a vécu l’Immaculée. Nous devons les imiter. Tous les Saints ont vécu les mystères du rosaire.
Méditons-les aujourd’hui à l’exemple de Sainte Jeanne d’Arc.
I. AGONIE
Dans son agonie Jésus prie humblement… Il est délaissé de tous, Judas le trahit, ses trois apôtres préférés sont endormis mais « un ange lui apparut du ciel pour le fortifier » (Luc 22/43).
Ecoutons Jeanne : « Quand je suis contrariée en quelque façon, parce qu’on fait difficulté d’ajouter foi à ce que je dis de la part de Dieu, je me retire à l’écart et prie Dieu, me plaignant à Lui de ce que ceux à qui je parle ne me croient pas facilement. Ma requête à Dieu achevée j’entends une voix qui me dit : « Fille de Dieu, va, va, va ! » Et quand j’entends cette voix j’ai grande joie, même je voudrais toujours l’entendre ».
Dans nos difficultés, nos amertumes, nos épreuves, « veillons et prions » comme Jésus agonisant l’a recommandé. Jamais prière humble et confiante ne reste sans réponse.
II. FLAGELLATION
Contemplons Jésus subissant l’infâme supplice… Nous ne savons rien de la vie de mortification de Joseph et de Marie.
Jeanne fut la vaillance même. En pleine action, au siège de Jargeau, elle crie au duc d’Alençon : « En avant, gentil duc, à l’assaut !… Elle s’élance, grimpe sur une échelle, brandissant son étendard. Celui-ci est percé : elle-même tombe rudement frappée à la tête par une pierre. Mais bien vite elle se relève : « Amis ! amis ! en avant ! » … et la ville est prise.
A l’assaut des Tourelles, près d’Orléans, Jeanne saute dans le fossé et saisi une échelle. Une flèche traverse son épaule de part en part. La blessure est grave et la souffrance est cruelle. « Versez de l’huile dans ma blessure et surtout ne m’emmenez pas plus loin ». …et… le soir même, dans un délire d’acclamations joyeuses la jeune fille, malgré les souffrances de sa blessure, rentre à cheval dans la ville d’Orléans délivrée.
Demandons la grâce de vivre courageux et mortifiés au service de Dieu.
III. C0OURONNEMENT D’EPINES
Jésus, humilié, couronné d’épines, expie notre orgueil. L’Immaculée restera toujours « l’humble Vierge Marie ».
Jeanne resta humble, très humble. Elle ne s’attribue rien. « N’était la grâce de Dieu je ne saurais rien faire ». A saint Michel elle répondit : « Je suis une pauvre fille ne sachant ni chevaucher, ni guerroyer ». Aux généraux orgueilleux qui ne l’avaient pas conviée à leur conseil : « Le conseil de Dieu est plus sûr et plus sage que le vôtre ». Quand les résultats seront acquis, quand la victoire sourit, Jeanne dit humblement : « Les hommes d’armes avaient bien bataillé mais Dieu avait donné la victoire »…
Jeanne répétait : « Je crois qu’on ne peut trop nettoyer sa conscience ». Comme l’Immaculée, comme Jeanne, restons les humbles serviteurs de Dieu.
IV. PORTEMENT DE LA CROIX
Contemplons Jésus portant sa croix. Il est exténué, à bout de forces, insulté, bafoué…
Jeanne a dû sans cesse porter sa croix pour accomplir sa mission. « Quand la pure jeune fille est aux fers dans sa prison, elle se trouve à la merci d’odieux soudards anglais. Il lui faut lutter, à nuit entière, contre ces infâmes houspilleurs. C’est un combat atroce et vainqueur de la virginité désarmée contre le vice tout puissant.
Demandons la grâce de porter vaillamment notre croix.
V. MORT DE JESUS EN CROIX
Jésus, avant d’expier, s’écria : « Tout est accompli » (Jean 19/32). La terre tremble, des ténèbres se répandent sur toute la terre… Témoin de tout, le centurion qui veilla à l’éxécution s’écria : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu » (Marc 15/39).
Quand les flammes commencent à la torturer, torche vivante, Jeanne s’écria, devant des milliers de gens bouleversés : « Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par ordre de Dieu. Mes voix ne m’ont jamais trompée. Jésus ! Jésus ! ». Quand tout est fini, dix milles hommes sanglotent et un cri s’élève : « Nous sommes perdus, nous avons brûlé une sainte ».
Demandons la grâce d’accomplir parfaitement notre tâche, de faire en tout la volonté divine pour, comme Jésus, à notre mort, remettre en paix notre âme dans les mains du Père.