La vie des Saints, les pèlerinages sur la sainteté, le vie de l'église, la vie missionnaire
C’est une des plus grandes saintes qui aient jamais paru au firmament de l’Eglise. On ne dira jamais assez de louanges à sa gloire, car ses mérites, sous les dehors d’une vertu souriante et aimable, dépassent ceux des plus grands contemplatifs, des plus grands missionnaires, des plus grands saints. Pour tout résumer en un mot, je ne crois pas exagérer en disant que Thérèse participe, en plus de ses autres titres, à la gloire des prophètes : oui, le mot est peut-être inexact, mais il me semble qu’elle a reçu une vocation sublime, divine, qu’elle fut « le porte-parole » du Seigneur, qu’elle a été investie par Dieu d’une mission doctrinale tout à fait adoptée à notre époque. Elle l’a dit du reste carrément :
-« Je sens que ma mission va commencer : celle de donner ma petite voie aux âmes ».
A nos contemporains férus d’orgueil, d’indépendance, d’esprit de lucre, et, d’autre part, si souvent près du découragement et du désespoir, elle propose un chemin sûr et droit : la simplicité et l’humilité de l’enfance, la confiance totale en Dieu, l’amour filial de Dieu… Et Dieu a donné à cette enfant, morte à 24 ans au fond du Carmel, inconnue de tous, une puissance d’apostolat incroyable. Plus de dix millions d’exemplaires de « l’Histoire d’une âme » ont été imprimés et traduits dans toutes les langues. Quel est l’écrivain, quel est l’académicien qui peut se vanter d’un pareil succès en librairie ? N’est-ce pas là la preuve que le doigt de Dieu est là ?
Ce n’est pas tout ; On trouve sur les lèvres et sous la plume de cette enfant extraordinaire, des affirmations qui seraient vite taxées d’inconscience, d’orgueil ou de folie, si elles n’avaient été ou bien réalisées sous nos yeux, ou bien confirmées de Dieu par les plus éclatants miracles ; Quel saint, je vous le demande, a osé dire ou écrire ceci :
« Tout le monde m’aimera !… Il faudra que le Bon Dieu fasse toutes mes volontés au Ciel, puisque je n’ai jamais fait ma volonté sur la terre… Après ma mort, vous verrez, ce sera comme une pluie de roses… Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. Non, je ne pourrai prendre aucun repos jusqu’à la fin du monde, tant qu’il y aura du monde à sauver… »
Cette dernière affirmation de la petite sainte est digne d’une attention toute particulière. Les autres saints ont eu «leur vogue », vogue plus ou moins longue, qui fait qu’on les prie pendant un certain temps, ou dans certains pays : puis on les oublie. Prenons par exemple, chez nous saint Martin, saint Rémy, saint Nicolas, sainte Colette, etc… Il en sera, je crois tout autrement de la petite Thérèse. Je suis convaincu que dans mille ans les fidèles de l’Eglise catholique la prieront encore et qu’elle continuera à faire pleuvoir ses roses sur toutes les parties du monde. Elle n’aurait pas affirmé si solennellement la puissance de son crédit au Ciel, elle si humble, si elle n’en avait pas reçu l’assurance absolue de la bouche même de Dieu.
Voilà pourquoi j’ose dire qu’après la Vierge marie, et après ces géants de sainteté qui se nomment saint Joseph, saint Jean-Baptiste, saint Pierre et saint Paul, il faut placer dans les premiers rangs des héros chrétiens sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
Père Daniel Brottier (Père Pichon, p. 409 & 410)