La vie des Saints, les pèlerinages sur la sainteté, le vie de l'église, la vie missionnaire
Saint Raphaël Archange ( Dieu guérit) : Médecine de Dieu, Archange de l’Eucharistie, de la Providence Divine, des Voyages, du Mariage d’En-Haut, Vainqueur d‚Asmodée : nombreux sont ses titres de gloire, alors pensez à lui, c’est sa fête aujourd‚hui, le 24 octobre 2005, en ces jours où se clôture l’Année de l’Eucharistie.
Saint Raphaël Archange :
L'ange, c'est l'autre regard, le gardien du sens de la vie. Dans n'importe quelle situation de chaos ou de non-sens, il maintient le lien avec Dieu, ce qui signifie alors, sauvegarde la capacité de comprendre le sens des choses au-delà de leurs aspects négatifs. Par lui, la bénédiction de Dieu peut rejoindre l'homme, et tout éclairer, précisément, dans la lumière de l'Esprit.
L'ange est vraiment notre aîné. Il a une avance sur notre vie. L'ange qui voit Dieu, assume en même temps une proximité avec l'homme qui dépasse de toute évidence ce que l'homme peut en comprendre ou percevoir parfois, par permission divine. Il nous va comme un gant spirituel qui n'épouse pas nos fautes ! Il est le conjoint du meilleur de nous-mêmes dans l'accomplissement de la volonté de Dieu. Il y a tant de choses que l'homme ne voit pas, n'entend pas, n'éprouve pas, ne sent pas, ne connaît pas, n'aime pas, ne chante pas∑ L'ange y supplée. Si l'homme a besoin de l'ange, les anges eux-mêmes ont besoin de collaborateurs terrestres !
" Nos anges gardiens se sont-ils rapprochés de nous, ou restent-ils éloignés ? Car, tant qu'ils ne sont pas à nos côtés, tous nos travaux sont vains et stériles. En effet, notre prière n'a pas la force de confiance, ni les ailes de la pureté pour atteindre le Seigneur, si nos anges protecteurs ne s'approchent de nous et ne la prennent pour la lui présenter. " Saint Jean Climaque
Raphaël est le visage de notre visage, toujours tourné vers les cieux. Il nous préserve de la courbure de ce monde, clos de soucis et de peines. Un amour inespéré nous environne, touche notre coeur, et la plupart des hommes vivent comme s'il n'existait pas ! Dans certaines situations échappant à toute aide humaine, il nous faut dépêcher notre ange. Lorsqu'il y a danger, Raphaël est prompt à secourir, pourvu qu'on le lui demande. La persévérance, la louange, l'abandon confiant dans l'épreuve aimantent l'amour divin et libèrent la puissance de l'ange. Celui qui ne recherche rien pour soi, qui ne se recherche plus lui-même est désormais libre comme un ange, si l'amour de Dieu le gouverne. [...] Quand Raphaël est présent, même invisiblement, prier, aimer, respirer, sont une seule et même chose. Comme s'il accordait une nouvelle respiration à l'âme. L'homme apprend vraiment de lui, qu'il ne trouvera son bonheur qu'en Dieu. L'ange nous révèle que toute conscience pure se dessine sur fond de ciel. L'ange a oublié de correspondre à nos ordres conceptuels, à notre idée trop mentale (philosophique) de Dieu. Il prend la main de l'enfant dont l'ange contemple sans cesse la Face du Père.
Marc Lorient, Le Sceau de l'Ange - Saint Raphaël, 1997 © Editions Bénédictines - Rue E. Guinnepain - 36170 Saint-Benoît-du-Sault - France
Saint Raphaël Ce nom, qui signifie "Dieu a guéri", est celui, dans le texte grec, d'un des ancêtres de Tobit (1). Mais il désigne surtout un ange, "un des sept qui se tiennent et entrent devant la gloire du Seigneur" (2), l'un des archanges de la tradition judéo-chrétienne. Sous le nom d'emprunt d'Azarias, il se présente à Tobie et s'offre à le conduire en Médie, chez Gabaél qu'il déclare très bien connaître. Pour donner confiance à Tobit, il s'annonce comme le fils d'un de ses amis (3). Tout au long du voyage il guide le jeune homme et lui prodigue les conseils ; il l'invite à s'arrêter à Ecbatane, chez Ragouél, et à demander la main de la fille de son hôte ; pour déjouer les maléfices du démon Asmodée, qui a déjà tué, avant même que le mariage soit consommé, les sept précédents maris de Sarra, Raphaël enseigne à Tobie un moyen infaillible : il faut brûler le coeur et le foie d'un certain poisson que Tobie a grâce à lui capturé et la fumée écartera tout esprit mauvais (4). Seul, après le mariage de Tobie, Raphaël achèvera le voyage à Raguès d'où il ramènera, non seulement l'argent dû par Gabaèl mais Gabaèl lui-même, invité aux noces (5). Au retour à Ninive, on frottera du fiel du même poisson les yeux du vieux Tobit devenu aveugle, ce qui lui rendra la vue (6). Le miracle illumine le coeur du pieux vieillard qui chante alors les louanges de Dieu et la splendeur de la Jérusalem à venir (7). Et Raphaël remonte "vers Celui qui l'a envoyé" (8). Le nom de cet ange n'apparaît pas ailleurs dans la Bible, mais on le trouve dans l'apocryphe Livre d'Hénoch.
(1) : Tobie 1.1
(2) : Tobie 12.15 cf Apocalypse 8.2
(3) : Tobie 5.13-14 ou 18-19 selon les versions
(4) : Tobie 6
(5) : Tobie 9
(6) : Tobie 11
(7) : Tobie 13
(8) : Tobie 12.20
André-Marie Gérard, Dictionnaire de la Bible, Paris, Robert Laffont, Coll. Bouquins, 1989
Raphaël est un séraphin, et c'est aussi le chef des anges gardiens, l'ange de la providence qui veille sur toute l'humanité. Son nom signifie "divin guérisseur" ou "Dieu guérit". On le représente souvent en compagnie d'un jeune homme, Tobie, et de son chien : il voyage avec eux et les accompagne aussi fidèlement que le compagnon céleste que l'on trouve dans les contes de fées. Il s'occupe tout particulièrement des pèlerins : non seulement ceux qui sont en voyage, mais tous ceux dont la démarche conduit à Dieu. Par conséquent, il marche avec un bâton, des sandales, une gourde et une besace retenue par une bandoulière autour de son épaule. C'est un être bienveillant. Voici la description que Milton donne de Raphaël dans "Paradis perdu" : "Couché en position de vol, il se déplace à toute vitesse à travers la vastitude du ciel éthéré. Il vole à tire-d'aile d'un monde à l'autre avec ses ailes étendues ; tantôt on l'aperçoit dans les vents polaires, tantôt d'un coup d'ailes il file en sifflant jusque dans l'air moite. "
Sophy Burnham, Le livre des anges, Marabout, Alleur, Belgique, 1994.
Traduit de l'américain par Alain Bories.
On peut dire que le culte du céleste Archange a commencé dès l'Ancien Testament, dans la famille même de Tobie, après la manifestation du divin messager.
Le texte sacré nous autorise à le penser en racontant la gratitude des deux Tobie qui restèrent prosternés pendant trois heures dans une sorte de reconnaissance extatique. (Tobie XII)
Au temps de Notre-Seigneur, l'Ange de la piscine probatique venait agiter l'eau à certains jours et le premier malade qui descendait dans la piscine après cette agitation mystérieuse était toujours guéri. (Saint Jean V,4) Cet Ange, croit-on, était saint Raphaël que l'Eglise appelle : Angelus nostrae medicus salutis.
Lorsque l'avènement de Constantin eut donné la liberté au christianisme, sainte Hélène éleva plusieurs temples en Palestine, entre autres celui de Bethléem, dédié aux Anges et aux bergers. (Monori, Dizionario, V. Coro degli Angeli) Or, d'après l'Evangile, c'est la multitude de l'armée céleste qui à Bethléem chanta "Gloire à DIEU et paix aux hommes de bonne volonté". Saint Raphaël, l'un des premiers chefs de l'armée angélique, était donc compris dans le culte de la sainte Impératrice.
Au V° siècle, nous trouvons établie déjà la fête du 29 septembre non seulement pour la glorification de saint Michel mais aussi de tous les Anges. Saint Raphaël est spécialement honoré dans cette solennité que l'on voit célébrer dans la Pouille en 495. Au V° siècle encore, nous trouvons d'autres preuves du culte de notre Archange. Saint Magnus, évêque d'Héraclée, fut obligé à la suite de l'invasion de cette ville par les Barbares, de chercher refuge dans les lagunes vénitiennes. Selon une tradition constante, saint Raphaël lui apparut et lui ordonna de lui ériger une église dans un lieu qui devint plus tard un quartier de Venise appelé Dorso duro. Le saint évêque obéit et connut, dit-on, par révélation, les glorieuses destinées de la ville des doges. Eut-il cette connaissance par l'entremise de saint Raphaël ? Quoiqu'il en qoit, le saint Archange resta dès lors un des protecteurs de Venise.
Le Pape Zacharie, au concile de 745, prescrivit de nommer seulement saint Michel, saint Gabriel et saint Raphaël dans les prières liturgiques, parce que les noms des autres Anges n'étaient pas expressément indiqués dans la Sainte Ecriture.
A cette époque, saint Raphaël était déjà honoré en France; sous Charlemagne, vers l'an 800, un autel lui était dédié dans l'abbaye de Centula, au diocèse d'Amiens.
Enfin, du XI° siècle, nous avons une belle prière à saint Raphaël pour obtenir la guérison de l'âme et du corps. Nous devons ce document à la bienveillance d'un de nos Pères qui l'a copié dans un manuscrit de la Bibliothèque Nationale Victor Emmanuel, à Rome. Plus loin, nous donnerons cette prière.
On le voit, le culte de saint Raphaël Archange existe dans l'Eglise catholique depuis les premiers siècles.
Raphaël Delarbre, L'Archange Raphaël - sa mission, son culte, 1998
© Editions Bénédictines - Rue E. Guinnepain - 36170 Saint-Benoît-du-Sault - France
C'était en Espagne. La cité de Cordoue était éprouvée par une peste terrible. Les morts remplissaient les rues; les vivants suffisaient à peine à les ensevelir et, ce qui est plus triste encore, un grand nombre mourait sans sacrements parce que les confesseurs survivants étaient trop peu nombreux. Simon de Sousa, commandeur de Notre-Dame de la Merci, religieux qui toute sa vie avait été dévoué au saint Archange, se multipliait pour entendre les confessions des malades et donnait l'aumône aux nécessiteux. Mais voyant ses secours bien insuffisants, il se prosterna au pied de la Reine des Anges qui était dans le choeur de son couvent et la supplia d'envoyer saint Raphaël à toutes les malheureuses familles de Cordoue.
Sa voix fut écoutée. L'ange Raphaël apparut aussitôt sous la figure d'un jeune homme d'une beauté éclatante et parla en ces termes : "Je suis Raphaël; je viens à ton aide; tes prières, tes aumônes, surtout ton humilité et ta charité sont d'un grand si grand prix aux yeux de Dieu qu'Il calmera son courroux, détournera le fléau et fera sentir à cette ville éprouvée les douceurs de sa clémence. Va trouver l'évêque et dis-lui qu'il mette mon image sur le clocher de la cathédrale et qu'il exhorte le peuple à recourir à moi. Immédiatement les malades seront guéris, à la seule condition de demander à la Reine des Anges "la médecine de Dieu". Apprends aussi que tous ceux qui porteront mon image et recourront à mon intercession seront délivrés de tout mal et en particulier de l'impur Asmodée qui perd les hommes et leur enlève la grâce de Dieu."
Simon alla tout de suite tout raconter à l'évêque. La cité obéit à l'invitation de saint Raphaël, promit en outre de célébrer chaque année une fête spéciale afin de perpétuer le souvenir de la céleste apparition. Aussitôt la peste disparut et la ville de Cordoue est demeurée consacrée à saint Raphaël qu'elle appelle son libérateur. Sur une des places publiques nous avons vu en 1884 la statue monumentale du saint Archange.