LA VIE DE SAINT MARTIN
Saint Martinest né en 316 à Sabaria,
aujourd'hui Szombathely en Pannonie (Hongrie),
qui sait peut-être au hasard d'une garnison de son père, tribun militaire.
Il fut élevé à Pavie et s'enrôla dans l'armée par obligation.
L'imagerie populaire l'a immortalisé dans le geste de pitié et d'amour qu'il accomplit lors d'un hiver aux portes d'Amiens vers l'an 338 et que nous décrit Sulpice Sévère, son contemporain:
"C'est ainsi qu'un jour où il n'avait sur lui que ses armes et un simple manteau de soldat, au milieu d'un hiver qui sévissait plus rigoureusement que de coutume, à tel point que bien des gens succombaient à la violence du gel, il rencontre à la porte d'Amiens un pauvre nu: ce misérable avait beau supplier les passants d'avoir pitié de sa misère, ils passaient tous leur chemin. L'homme rempli de Dieu comprit donc que ce pauvre lui était réservé, puisque les autres ne lui accordaient aucune pitié. Mais que faire ? Il n'avait rien que la chlamyde dont il était habillé: il avait en effet déjà sacrifié tout le reste pour une bonne oeuvre semblable.
Ainsi, saisissant l'arme qu'il portait à la ceinture, il partage sa chlamyde en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste.
Sur ces entrefaites, quelques-uns des assistants se mirent à rire, car on lui trouvait piètre allure avec son habit mutilé.
Mais beaucoup, qui raisonnaient plus sainement, regrettèrent très profondément de n'avoir rien fait de tel, alors que justement, plus riches que lui, ils auraient pu habiller le pauvre sans se réduire eux-mêmes à la nudité.
Donc, la nuit suivante, quand il se fut abandonné au sommeil, il vit le Christ vêtu de la moitié de la chlamyde dont il avait couvert le pauvre. Il est invité à considérer très attentivement le Seigneur, et à reconnaître le vêtement qu'il avait donné.
Puis il entend Jésus dire d'une voix éclatante à la foule des anges qui se tiennent autour d'eux: "Martin, qui n'est encore que catéchumène, m'a couvert de ce vêtement".
En vérité, le Seigneur se souvenait de ses paroles, lui qui avait proclamé jadis: "Chaque fois que vous avez fait quelque chose pour l'un des ces tout petits, c'est pour moi que vous l'avez fait", quand il déclara avoir été vêtu en la personne de ce pauvre.
Et pour confirmer son témoignage en faveur d'une si bonne oeuvre, il daigna se faire voir dans le même habit que le pauvre avait reçu. Cette vision n'exalta pas un orgueil tout humain chez notre bienheureux, mais il reconnut dans son oeuvre la bonté de Dieu, et comme il avait dix-huit ans, il s'empressa de se faire baptiser.
Pourtant il ne renonça pas immédiatement à la carrière des armes, s'étant finalement laissé convaincre par les prières de son tribun, à qui l'attachaient des liens de camaraderie et d'amitié: c'est qu'en effet, à l'expiration de son tribunat, celui-ci se promettait de renoncer au monde.
Tenu en suspens par cette attente pendant deux années environ, après avoir reçu le baptême, Martin continua de servir dans l'armée mais de manière purement nominale".
Baptisé en 339 à Amiens, il quitte l'armée en 354, puis vint à Poitiers où il fut ordonné prêtre en 360. Disciple de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, il lutte contre l'arianisme.
Il voyage, retourne en Hongrie puis s'installe à Milan dans la vie érémitique.
Il fondera avec Hilaire, le monastère de Ligugé près de Poitiers en 361 et devint évêque de Tours en 371, mais resta moine tant qu'il le put. Evêque missionnaire, il fut un ardent propagateur de la Foi, faisant triompher le christianisme dans l'ouest de la Gaule et organisant les paroisses rurales et des monastères (Marmoutier)
Son prestige est immense. Ses miracles sont célèbres; guérison d'un lépreux, résurrection d'un enfant...