Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La vie des Saints, les pèlerinages sur la sainteté, le vie de l'église, la vie missionnaire

Dans sa prison Louis XVI avait consacré la France au sacré-cœur.

« Cette consécration, dit Monseigneur Bougaud, a quelque chose

de solennel et de tragique, comme les derniers cris d'un naufrage

qui cherche encore a sauver ceux qu'il aime et qui ne le peut plus »

 

En voici le texte :

« Vous voyez, 0 mon Dieu, toutes les plaies qui déchirent mon cœur

et la profondeur de l'abîme dans lequel je suis tombé. Des maux sans

nombre m'environnent de toutes parts. A mes malheurs personnels

et à ceux de ma famille, qui sont affreux, se joignent, pour accabler

mon âme, ceux qui couvrent la face du royaume.
Les cris de tous les infortunes, les gémissements de la religion

opprimée retentissent à mes oreilles, et une voix interieure m'avertit

encore que peut-etre, votre justice me reproche toutes ces calamites,

parce que dans les jours de ma puissance, je n'ai pas reprimé la

licence du peuple et l'irreligion qui en sont les principales sources;

parce que j'ai fourni moi-même des armes à l'hérésie qui triomphe,

en la favorisant par des lois qui ont doublé ses forces et lui ont

donné l'audace de tout oser.

 

« O Jésus-christ, divin rédempteur de toutes nos iniquités, c'est dans

votre Cœur adorable que je veux déposer les effusions de mon âme affligée.

J'appelle a mon secours le tendre coeur de Marie, mon auguste protectrice

et ma mère et l'assistance de saint Louis, mon patron et le plus illustre de

mes aieux.

« Ouvrez-vous Cœur adorable et par les mains si pures de mes puissants
intercesseurs, recevez avec bonté des vœux satisfactoires que la

confiance m'inspire et que je vous offre comme l'expression naïve de mes

sentiments.

« Si, par un effet de la bonté infinie de Dieu, je recouvre ma liberté,

ma couronne et ma puissance royale, je promets solennellement :

 

« 1° De révoquer le plutôt possible toutes les lois qui me seront indiquées
soit par le Pape soit par un Concile, soit par quatre évêques choisis

parmi les plus éclairés et les plus vertueux de mon royaume...

notamment la Constitution Civile du Clergé.

« 2° D'établir, en suivant les formes canoniques, une fête solennelle

en L'honneur du Sacré-Cœur de Jésus laquelle sera célébrée à perpétuité

dans toute la France...

 

« 3° D'aller moi-même..., après ma délivrance, dans I'Eglise Notre-Dame de
Paris... prononcer un acte solennel de consécration de ma personne, de ma

famille et de mon royaume au Sacré-Cœur de Jésus...

 

« 4° D'ériger et de décorer a mes frais, dans I'église que je choisirai, une

chapelle ou un autel qui sera dédié au Sacré-Cœur de Jésus.

 

« 5° Enfin, de renouveler tous les ans, au lieu ou je me trouverai,

le jour qu'on célébrera la fête du sacré-cceur, l'acte de consécration

exprime dans I'article troisième et d'assister à la procession générale

qui suivra la messe de ce jour .

 

« Je ne puis, aujourd'hui, prononcer qu'en secret cet engagement, mais je le
signerais de mon sang s'il le fallait; et le plus beau jour de ma vie sera celui

ou je pourrai le publier à haute voix dans le temple.

 

« O Cceur Adorable de mon Sauveur, que j'oublie ma main droite et que je
m'oublie moi-même si jamais j'oublie vos bienfaits et mes promesses si je

cesse de vous aimer et de mettre en vous ma confiance et ma consolation ».

Au moment de son exécution, par les paroles qu'il proféra, en face du peuple
qui applaudissait a sa mort, Louis XVI montra qu'il se rendait compte du sort qui lui était réservé par une minorité impitoyable :

« Français, je suis innocent; je pardonne aux auteurs de ma mort, je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ».

 

L'abbé Edgeworth, aumonier de la prison du Temple, et assistant du roi qui allait expier par sa mort les fautes de plusieurs de ses ancêtres, s'écria au moment supreme: « Fils de saint Louis, montez au ciel ».

 

Le témoignage du prêtre au royal mourant semble bien indiquer que la dynastie capétienne, qui pendant mille ans avait fait la France, se purifiait de toute responsabilité dans la mort de Louis XV I dont le sang la regénérait.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :