La vie des Saints, les pèlerinages sur la sainteté, le vie de l'église, la vie missionnaire
1370 : Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire Dominicaine et mystique dont nous avons parlé au chapitre précédent, vit durant l'été l'échange des cœurs avec Notre-Seigneur.
Ses Dialogues témoigneront de cette intimité vécue avec le Cœur du Christ. On trouve également dans plusieurs de ses Lettres une invitation faite aux âmes à venir puiser à la source de perfection qu'est le Cœur de Jésus. Catherine de Sienne a été canonisée en 1461 et proclamée docteur de l'Eglise en 1970.
« Mettez vos lèvres au côté du Fils de Dieu ; c'est une ouverture qui lance le feu de la charité et qui verse le sang pour laver nos iniquités. L'âme qui s'y repose et qui regarde avec l'œil de l'intelligence ce Cœur ouvert et consumé par l'amour, devient semblable à lui, parce que se voyant tant aimée elle ne peut s'empêcher d'aimer aussi.
Et alors l'âme devient parfaite ; car ce qu'elle aime, elle l'aime pour Dieu et elle n'aime rien hors de lui ; et elle devient ainsi un autre lui-même par ce désir, car elle n'a pas d'autre volonté que celle de Dieu. » Catherine de Sienne, Lettre à Raymond de Capoue, in Regnabit, janvier 1924.
« Les pécheurs qui, pour l'énormité de leurs crimes, désespèrent de ma miséricorde, croyant que je n'ai pas assez de bonté pour leur pardonner, m'offensent plus grièvement par ce seul péché que par tous les autres qu'ils peuvent avoir commis, car ils méprisent ma miséricorde et ma bonté… Si, au contraire, ils avaient recours à mon divin Cœur, ils en ressentiraient aussitôt les effets admirables et se verraient délivrés de leurs maux, parce que la miséricorde de mon Cœur est plus grande que tous les péchés qui ont jamais été commis et qui peuvent l'être par toutes les créatures imaginables. » Le Christ à Catherine de Sienne, in L'Origine du Culte du Sacré-Cœur de Jésus, Abbé Levesque, Avignon, Maison Aubanel Père, 1930.
1377 : Le 17 janvier, Grégoire XI quitte Avignon pour Rome.
1378-1417 : Grand Schisme d'occident, qui oppose un pape français et un pape italien.
1380-1422 : Règne de Charles VI le Bien-Aimé (1368-1422), fils de Charles V. Gouvernement sous la tutelle de ses oncles les ducs d'Anjou, de Bourgogne (Philippe le Hardi) et de Bourbon jusqu'en 1388, puis le roi devenu fou en 1392, à nouveau du duc de Bourgogne (†1404), puis de son fils Jean sans Peur (†1419).
1390 : Premier procès pour sorcellerie à Paris. Jeanne de Brigue, dite la Cordelière, est jugée par le Parlement le 29 octobre et brûlée vive le 19 août 1391.
1396-1398 : Concile de Paris. L’Université de Paris propose que le Concile soit supérieur au pape, idée qui restera l'un des points centraux du gallicanisme, et qui sera rappelé par Bossuet dans la déclaration des Quatre articles en 1682.
Ces années marquent donc le début du gallicanisme politique, qui affirmera également l’indépendance temporelle du roi, la liberté de l’Eglise gallicane vis-à-vis du Saint-Siège, et le consentement nécessaire des églises pour que les définitions du pape en matière de foi deviennent irréformables.