SA SIGNIFICATION
"Le sacre de nos Rois est la cérémonie la plus solennelle que la religion ait établie pour rendre nos Monarques respectables", dit Alletz dans son Cérémonial du Sacre". Le sacre (47) est en France la consécration nécessaire de l'autorité royale. "Gentil Dauphi" disait Jeanne d'Arc à Charles VII, tant qu'il ne fut pas sacré (48).
L'éminent Bénédictin, Dom Besse, expose la signification du sacre dans une page magistrale, qu'il est impossible de ne pas reproduire:
"Le Roi prenait possession de son trône le jour du sacre. JÉSUS-CHRIST LUI CONFÉRAIT DANS LA BASILIQUE DE REIMS L'INVESTITURE DU ROYAUME. Il recevait du prélat consécrateur, avec le caractère royal, les aptitudes au gouvernement. Nous les appelons, dans la langue chrétienne, les grâces d'état. UN CARACTERE SACRÉ S'IMPRIMAIT SUR TOUTE SA PERSONNE, IL EN FAISAIT UN ÊTRE A PART, UN CONSACRÉ. Le Peuple Chrétien le prenait pour L'ÉLU DE DIEU, L'OINT DU SEIGNEUR; il voyait en Dieu la source des droits qui lui arrivaient par la naissance. De son côté, le Souveraint acceptait sa fonction comme un mandat. IL RÉGNAIT AU NOM DU TOUT-PUISSANT, EN VERTU D'UNE DÉLÉGATION OFFICIELLE.
Il y avait plus encore: un lien religieux se formait entre le Roi et son Royaume pour s'adjoindre à celui que le droit héréditaire avait déjà formé. Leur union devenait ainsi plus forte et plus féconde. LE ROI APPARTENAIT A LA FRANCE ET LA FRANCE APPARTENAIT AU ROI. Le Roi lui devait le service d'un Gouvernement ferme, sage et chrétien. La France lui donnait toute sa fidélité et son dévouement. L'EGLISE EN CONSACRANT CETTE UNION LUI DONNAIT UN NOUVEAU DROIT AU RESPECT PUBLIC, CEUX QUI AURAIT TENTÉ DE LE ROMPRE SE SERAIENT RENDUS COUPABLES D'UN SACRILEGE. LE SACRE FAISAIT DU PRINCE UN HOMME ECCLéSIASTIQUE, SA SOUVERAINTETé APPARAISSAIT COMME UNE FONCTION SAINTE (49).
(49) Dom Besse: "Eglise et Monarchie", ch. VIII, p. 240 et 255.
(À suivre)
Transcription P.O. Schenker, © by Éditions Immaculata, CH-9050 Appenzell (Suisse) Des archives Immaculata: